Cette fusion n’est même pas motivée par la subvention IDEX, mais par le label I-Site qui représentera un budget de 15 millions d’euros. Sachant qu’à elle seule, l’université Lille 1 a un budget de plus de 280 millions d’euros, autant dire qu’il s’agira d’une goutte d’eau. C’est donc peu cher payé que les directions des trois universités, appuyées notamment par les personnalités extérieures présentes dans les conseils, auront mis en place ce projet. Celui-ci mettra notamment en place une gouvernance hyper-centralisée et toujours plus opaque, comme c’est le cas dans tous ces processus de fusion et notamment celui de Toulouse. Ce dernier avait occasionné une importante mobilisation au début de l’année, contraignant la présidence du Mirail à faire voter la feuille de route sous haute protection policière, annonçant bien la couleur de ses vues antidémocratiques.

Outre le fait que la fusion entrainera très probablement son lot de graves conséquences directes, comme les suppressions de postes au prétexte des économies d’échelles, l’aggravation des conditions de travail, ou encore l’augmentation des frais de transport pour les étudiants qui devront naviguer entre Roubaix, Pont de Bois, Cité Scientifique, Moulins, sans qu’aucun remboursement ne soit prévu, la nouvelle gouvernance aura surtout les mains encore plus libres qu’auparavant pour adapter le contenu des formations et de la recherche aux besoins des classes dominantes, quite-à laisser mourir les filières « non-rentables ». En parallèle à ces fusions à marche forcée des universités françaises, s’amorce la sélection en master 1, deux faces d’une même pièce qui en appellent à l’organisation des étudiant-e-s pour y faire face et pour imposer un autre modèle d’universités : publiques, gratuites, et au service du plus grand nombre et non des intérêts privés.