Une enquête a révélé les conditions d’exploitation dramatiques de centaines de travailleurs immigrés, quasiment réduits en esclavage.

Des prestataires viticoles de la Marne et de l’Aube ciblaient les personnes les plus précaires et souvent des migrants d’Afrique et d’Afghanistan, qui espéraient pouvoir travailler, pour les mettre à disposition d’agriculteurs de la région. Ces travailleurs sans-papiers, qui n’avaient rien, étaient exploités jusqu’à la dernière goutte de sueur, leurs journées pouvant même dépasser 12 heures de travail et avec seulement quelques minutes de pause.

L’enquête montre également les conditions horrifiantes d’hébergement. Un témoin déclare : « Ils vivaient à une vingtaine dans de toutes petites pièces, avec un seul point d’eau. Ces pauvres gens dormaient sur des matelas à même le sol et n’avaient parfois même pas accès à des toilettes… » En plus de ça, ces travailleurs ne recevaient aucun salaire pour leur travail. Parfois, ils n’étaient même pas nourris.

Les représentants des trois entreprises de prestation impliquées seront jugés à Reims en novembre prochain, mais l’enquête n’a pas mis en cause les viticulteurs ayant employé ces travailleurs, arguant, bien qu’on puisse en douter, qu’ils n’étaient pas au courant de leurs conditions de travail et de vie.

Une ironie bien cruelle quand le Champagne produit à la sueur de ces travailleurs surexploités et non payés sera vendu parfois des prix exorbitants.