Depuis le 25 avril, les travailleurs du site de l’entreprise de transport STEF au Mans sont en grève pour des augmentations de salaires. Les grévistes revendiquent des augmentations de salaires de 6,2 % avec un talon minimal de 100 euros brut pour tous les employés du groupe dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO).

En grève illimitée depuis trois jours, Didier Delporte, délégué syndical CGT du site nous raconte : « On a eu une première réunion avec la direction le 25 au matin où elle nous proposait à peine 2,1% d’augmentation. On a évidemment refusé, en argumentant que nos revendications c’était des augmentation de 6% et pas moins. Le lendemain on a eu une nouvelle négociation avec la direction, cette fois, ils nous proposaient 3,8 % d’augmentation. Offre que nous avons encore une fois déclinée ».

Face à ces propositions méprisante la colère est forte. Sur les 340 salariés que compte le site, 80 % d’entre eux sont grévistes. Ces derniers ont organisé plusieurs action de barrage filtrant pour retarder l’acheminement des marchandises. « Au début, on retardé la sortie des camions de 15 minutes, puis de 15 on est passé à 45 jusqu’à retarder la sortie des camions de une heure et demie. L’impact sur l’entreprise est certain, Le Mans c’est une des plaques tournante de la logistique à l’échelle du grand ouest, on reçoit des marchandises d’Angleterre, d’Allemagne et de toutes la France » explique Didier.

Devant l’étendu de la mobilisation, la direction cherche à diviser les grévistes, et à les intimider. Ainsi, Didier témoigne « La direction ne nous respecte pas, on revendique un talon de 100 euros brut pour tous les travailleurs du site et voilà que la direction propose 100 euros pour les agents administratif contre seulement 75 euros pour les agents de terrain, c’est inadmissible ».

De la même manière, les barrages filtrants des camions de marchandises ont été rythmés par les passages fréquents de la police. Le délégué syndical l’explique ainsi : « La direction nous provoque, elle veut nous pousser à faire une erreur, elle veut nous faire monter en pression pour salir le mouvement et provoquer des altercations avec la police, mais nous on ne rentre pas dans leur jeu ».

Dans ce contexte tendu, une réunion avec la direction devait se tenir ce matin. Finalement, « ils ont décidé de ne pas nous recevoir et, ils sont même allé plus loin en disant que la décision finale sur les NAO sera unilatérale. Depuis hier, la direction est muette, face à cette grève majoritaire, elle sait très bien que des miettes ne suffiront pas à nous faire rentrer. Il y a un mental fort chez les grévistes et on continuera de se battre ».

Ce vendredi, une assemblée générale s’est tenue dans l’après midi pour discuter des perspectives de la mobilisation, notamment en vue du premier mai. Dans tous les cas, Didier nous l’assure, « malgré la lourdeur des pertes financières des grévistes, ils restent déterminés, le but c’est de donner une continuité à la mobilisation ».

Alors que l’inflation atteignait 6,6% en mars 2023, il devient vital pour les travailleurs d’arracher des augmentations de salaires. La crise politique ouverte par la mobilisation contre la reforme des retraites combinée au contexte inflationniste laissent entrevoir une situation politique qui va continuer d’être explosive. Le développement de nombreuses grèves pour les salaires en sont l’expression.