Mardi 22 janvier à l’aube, des étudiants se réunissaient sur le parvis de l’université de Rennes 2. Quelques heures plus tard, les entrées de l’université étaient bloquées pour protester contre la loi immigration. Un blocage voté la veille lors d’une Assemblée Générale (AG) organisée sur le campus.

En réaction, la présidence à décidé de banaliser la journée dans un communiqué envoyé par mail aux étudiants expliquant que « les activités pédagogiques et de recherche sont suspendues pour la matinée », suspension qu’elle a ensuite étendue à l’après-midi. Plus bas, elle rajoute : « notre université a toujours été soucieuse de concilier mobilisation sociale et ouverture des campus ». Une déclaration pour le moins hypocrite au regard des méthodes employées lors du mouvement contre la réforme des retraites, où elle a maintes fois usé du passage des cours en distanciel pour casser la dynamique de mobilisation étudiante.

Dans la matinée, plusieurs centaines d’étudiants se sont de nouveau réunis en Assemblée Générale pour discuter des suites du mouvement. Entre autres débats, des étudiants étrangers ont pris la parole pour saluer cette démonstration de solidarité. L’AG a notamment décidé de demander à la présidence la banalisation les cours du mercredi et du jeudi, afin de pouvoir libérer du temps aux étudiants et personnels de la fac pour pouvoir se mobiliser contre la loi immigration. Une demande s’appuyant notamment sur le fait que la présidence de l’université s’est elle-même positionnée contre le projet de loi en décembre dernier.

Un premier blocage de fac qui confirme qu’il existe un espace pour construire une mobilisation contre la loi immigration dans les universités, une loi raciste couronnant 50 années d’offensives xénophobes qui va notamment durcir encore les conditions d’accès à l’université des étudiants étrangers.

Alors que la Marche des Solidarités appelle les étudiants, les lycéens et le monde du travail à la mobilisation le 25 janvier (date du passage de la loi au Conseil Constitutionnel), les jeunes ont un rôle important à jouer pour briser la passivité qui règne encore dans de nombreux secteurs, du fait de la logique de conciliation avec le pouvoir que défendent les directions syndicales. Pour faire de la lutte contre la loi immigration une riposte d’ensemble contre les attaques du gouvernement et du patronat, l’heure est à la construction d’une dynamique à la base dans les universités, afin de convaincre les étudiants et personnels de s’organiser contre cette loi raciste et d’exiger non seulement son retrait, mais également la régularisation de tous les sans-papiers ainsi que l’ouverture des université à toutes et à tous.