Après une semaine de grève, ayant entraîné l’annulation de plusieurs milliers de vols, la direction de Lufthansa ne veut toujours pas céder ni entendre les revendications des pilotes. Ces dernières sont pourtant simples : depuis 2012, aucune revalorisation de salaire pour les pilotes alors que la compagnie allemande enregistre des bénéfices considérables et augmente le nombre de ses passagers transportés malgré la concurrences des compagnies low cost. Le syndicat des pilotes entend bien obtenir satisfaction de ses revendications et a déjà refusé deux offres de la direction qui tentait d’apaiser la colère des pilotes et d’éteindre le mouvement de grève. Mais rien n’y a fait. Les pilotes restent inflexibles face à ces tentatives dérisoires d’acheter la paix à coup de soi-disant dialogue social.

Dans l’impasse, Carsten Spohr, PDG de Lufthansa, a tenté le tout pour le tout en lançant un appel à engager un médiateur pour régler le conflit qui oppose la direction et les pilotes depuis maintenant près de cinq ans. En s’appuyant sur les personnels au sol, immobilisés en raison de l’arrêt des vols, la direction entend obtenir gain de cause en divisant les travailleurs à la base. En effet, les personnels au sol se mettent à manifester contre les pilotes plutôt que contre leur direction. Cette dernière a profité de ce mécontentement pour diviser le mouvement et tenter de rendre les revendications des pilotes illégitimes. Face à ce stratagème, Vereinigung Cockpit, syndicat des pilotes, reste inflexible d’autant que les syndicats des personnels de cabine et le syndicat uni des services ne sont pas tombés dans le piège et n’appuient pas la direction.

Même si tous les travailleurs ne font pas bloc contre leur direction, les mesures prises par la direction de Lufthansa montrent une usure de la part du patronat. Après deux propositions pour satisfaire partiellement les grévistes, une procédure d’arbitrage et une tentative d’interdire la grève par voie de justice, rejetée par le tribunal du travail de Munich, Lufthansa en est réduit aux basses machinations pour préserver ses dividendes. La compagnie allemande ne voudrait surtout pas voir se rejouer la victoire des personnels commerciaux obtenue en juin 2016 suite à une semaine de grève complète.