Nous, les 150 lycéens présents lors de l’Assemblée Générale inter-lycées du jeudi 17 mars, nous sommes rassemblés dans le cadre de la mobilisation qui a lieu en région parisienne contre le projet de loi Travail. La manifestation du 9 mars a été un succès, avec près de 500 000 manifestants dans toute la France et une quarantaine de lycées bloqués. Le 17 a été pour les lycées une date de mobilisation encore plus suivie, avec quelque 200 lycées bloqués, et plus de 3000 lycéens dans la rue rien qu’à Paris.

Il a été décidé que, nous lycéens de 28 bahuts d’Ile de France, appelons à la mobilisation contre la loi El Khomri. Nous sommes conscients que la mobilisation doit être poursuivie avec une ampleur toujours grandissante, et cela jusqu’au retrait total et définitif du projet de loi. C’est la raison pour laquelle nous appelons tous les lycéens à bloquer leur lycées et à manifester pour la date du 24 mars (prochaine échéance nationale du mouvement dans la jeunesse) et le 31 (date appelée par tous les secteurs de la société pour un mouvement de grêve national)

Nous demandons le retrait total de la loi « Travail », qui n’est que le prolongement d’une politique dépassée de libéralisation du travail, qui fait honte à la lutte menée par les travailleurs de France durant des siècles pour leurs droits. Nous condamnons par la même occasion l’UNL, la FIDL et le SGL, ces trois syndicats qui sont allé négocier, soi disant en notre nom, avec le gouvernement ces derniers jours à Matignon, et qui attendent le bon moment pour remplir leur rôle de frein au mouvement. Ce n’est pas en notre nom, nous, milliers de lycéens mobilisés, qu’ils négocient !

Nous, lycéens, futurs travailleurs, avons « compris » ce que cette loi implique comme conséquences. Nul besoin d’être bachelier pour comprendre que ce n’est pas en soumettant les travailleurs à leurs employeurs, en facilitant les licenciements, et en augmentant le temps de travail que l’Emploi fera son grand retour, que la jeunesse sera moins précaire et vivra dans des conditions décentes.

Nous appelons l’ensemble des lycées et lycéens à se mettre en grève, à organiser des Assemblées Générales comme l’ont fait ces dernières semaines bon nombre d’ établissements (Sophie Germain, Victor Hugo, Arago, Jean Jaures, Helene Boucher etc.). Nous invitons tous les lycées à élire 2 référents en vue de la prochaine Assemblée Générale inter-lycées qui se tiendra le 24 mars après la manifestation.

Il est nécessaire que notre mouvement se forme de façon auto-organisée. Le mouvement lyceen qui est en train de s’étendre est aussi en train de se structurer. La coordination des lycées d’îles de France est un outil de cette structuration démocratique, de notre auto organisation, pour que les lycéens mobilisés décident par eux et elles mêmes de la conduite du mouvement. C’est comme cela que nous voulons convaincre toujours plus de lycéens, en leur donnant leur place au cœur du mouvement ! De même, si ce ne sont pas les lycéens auto-organisés qui décident du mouvement sur les lycées, d’autres le feront à leur place !

C’est pour cela que nous appelons aux AGs sur les lycées, c’est pour cela qu’elles doivent élire des référents responsables et révocables qui transmettront les décisions de leurs lycées pour la mobilisation et s’entendront sur la coordination pratique du mouvement (parcours des manifs, rapports vers l’extérieur, dates de mobilisation, etc.)

Nous apportons notre soutien aux étudiants, aux travailleurs, aux chômeurs et aux professeurs qui partagent notre lutte et appelons à la convergence de tous les secteurs de la société qui luttent contre le massacre de leur présent et de leur avenir qui n’est déja pas si glorieux. Ce qui fait peur au gouvernement c’est un mouvement large, où lycéens étudiants et travailleurs luttent côte à côte ! Notre radicalité vient du nombre et de notre détermination à aller jusqu’au bout, à converger avec étudiants et salariés ! Le 24 et le 31 mars, descendons ensemble dans la rue, afin que la peur change de camp !