La banque BNP Paribas devrait supprimer 921 postes en France, sur un total d’un peu plus de 5000, au sein de sa filiale dédiée au crédit à la consommation, BNP Paribas Personal Finance, a-t-on appris mardi de source syndicale. Quelques heures plus tôt, en matinée, le groupe avait pourtant annoncé des résultats historiques en 2022 : un bénéfice net de plus de 10 milliards d’euros, en hausse de 7,5 % sur un an.

L’essentiel (un peu plus de 700) de ses suppressions de postes sera concentré dans les services dit fonctionnels (finance, informatique, marketting, etc), le reste dans les services dit opérationnels (centres d’appels, agences, etc) indique une des sources syndicales. Dans un communiqué, la banque explique avoir « construit un projet de transformation stratégique pour stimuler la croissance et la profitabilité, et garantir la pérennité de son modèle ».

En d’autres termes, la banque déplore la moindre rentabilité de certains secteurs (toute relative on l’aura compris en comparaison des chiffres de la maison mère) : le crédit à la consommation, et le crédit auto, tous deux plus chers pour l’emprunteur moyen accablé par l’inflation, les bas salaires et la hausse des taux d’intérêts. Mais le groupe a trouvé la parade, en interne, à ce manque à gagner : un plan de départ « volontaires », c’est-à-dire de licenciements.

De quoi permettre à la BNP Paribas de prévoir une distribution de près de 10 milliards d’euros cette année à ses actionnaires : 4,8 milliards sous forme de dividendes et 5 milliards par le rachat d’une partie de ses propres actions. En résumé les « réflexions stratégiques » de la première banque européenne ont un air de déjà vu : donner aux riches ce qu’on peut voler aux pauvres.