La semaine dernière, Emmanuel Roux, assistant d’éducation au lycée Victor Hugo et secrétaire de l’UL CGT centre-ville a appris son licenciement après avoir été suspendu par la direction en janvier dernier. Une suspension largement dénoncée par ses collègues qui sont en grève depuis le 16 janvier pour le soutenir, et qui s’inscrit dans une vague d’acharnement de la part de la direction à l’encontre du militant. Emmanuel Roux était en effet l’une des figures du mouvement contre la précarité en janvier 2021, et avait soutenu des collègues mis à la porte pour avoir rapporté des faits de racisme au sein de l’établissement en 2022.

Ce jeudi 1er juin, des syndicalistes CGT et des soutiens ont organisé une action au lycée Victor Hugo, pour dénoncer cette sanction et alerter du même coup sur les propos racistes et sexistes du proviseur de l’établissement. En effet, en septembre dernier, celui-ci avait convoqué à plusieurs reprises des lycéennes musulmanes portant le foulard à l’extérieur de l’établissement à propos de leurs tenus vestimentaires. Durant ces convocations, il a notamment expliqué aux lycéennes qu’il ne « veut pas que vous restiez à la maison avec dix gamins à faire le couscous » et qu’il « avait une élève qui mettait les tenues comme ça, qui faisait pis que pendre dans la cité et qui avait des strings dessous ».

Présent lors de l’action, Emmanuel a été interpellé par les forces de répression et placé en garde à vue. Lors du rassemblement organisé le jour-même pour exiger sa libération, un autre AED de l’établissement, lui aussi suspendu pour avoir posé avec une banderole dénonçant le racisme, dénonçait : « on subit la répression syndicale parce qu’on lutte contre les suspensions de nos collègues qui ont dénoncé le sexisme et l’islamophobie du proviseur et la précarité des AED ».

Mais la répression contre les assistants d’éducation ne s’arrête pas là. Vendredi matin, l’un d’entre eux a été interpellé à son domicile, tandis qu’un autre a reçu une convocation par la police ; tous deux ont été placé en garde-à-vue. Une répression syndicale scandaleuse de la direction de l’établissement, appliquée main dans la main avec la police qui fait suite aux plaintes du proviseur et du rectorat après l’action de la veille.

 
La réaction de la direction de l’établissement marque un saut dans la répression que subissaient déjà les assistants d’éducation du lycée Victor Hugo. Après avoir suspendu les salariés parce qu’ils ont refusé d’appliquer les politiques sexistes et islamophobes de Pap N’Diaye, ils finissent désormais en garde-à-vue ! Une politique brutale qui envoie un message clair : désormais, les travailleurs de l’Éducation Nationale qui refuserait de se plier aux demandes réactionnaires du gouvernement – comme le fichage des élèves musulmans lors de l’Aïd – s’expose désormais au risque d’atterrir dans les geôles des commissariats.

Mais la répression subie par le personnel du lycée Victor Hugo s’inscrit également dans un contexte de de criminalisation des militants syndicaux, politiques et de toutes celles et ceux qui osent contester le gouvernement et de sa politique. En réaction, les assistants d’éducation de plusieurs établissements de Marseille ont appelé à la grève le 8 juin et à un rassemblement devant le lycée Thiers. Une initiative qui doit être suivie par l’ensemble des organisations du mouvement social, pour opposer une réponse unitaire à la répression et le racisme d’État, et exiger l’abandon des poursuites à l’encontre des personnes en garde-à-vue et le retrait de l’ensemble des mesures islamophobes.