Alors même que le nombre de travailleurs touchant seulement le SMIC est à son plus haut niveau depuis 11 ans, Jean Castex annonçait il y a deux semaines qu’il n’y aurait « vraisemblablement pas » d’augmentation du SMIC au-delà de la revalorisation annuelle automatique (entre 1 et 2%).

Alors que le gouvernement a le pouvoir de décider d’une augmentation du SMIC au -delà de sa revalorisation automatique, le Conseil des ministres de ce matin a confirmé son refus de prendre une telle mesure. Le salaire minimum sera ainsi augmenté au premier janvier uniquement de 0,99%, soit 15€ bruts, correspondant au niveau de hausse fixé par la loi, et indexé notamment sur l’inflation.

Une décision en phase avec l’avis émis par le très pro-patronal « groupe d’experts pour le smic ». Ceux-ci demandent même le ralentissement, voire l’arrêt de l’augmentation du SMIC, pour des « raisons structurelles auxquelles s’ajoutent les effets de la crise due à la Covid-19 ». Interrogée sur LCI, Elisabeth Borne a cependant osé expliquer : "Ça peut paraître peu (...) Il faut aussi avoir en tête qu’on a une inflation qui est proche de zéro et donc c’est la plus forte hausse de pouvoir d’achat depuis les 10 dernières années."

Alors que le gouvernement aura passé le premier confinement à louer les travailleurs de la "deuxième ligne" et pointé la nécessité de valoriser les travailleurs essentiels, sa décision rappelle la réalité derrière ces discours : une politique orientée uniquement vers les intérêts du patronat, et qui refuse de concéder la moindre miette aux travailleurs.