Mercredi 13 décembre à Nantes, l’extrême-droite locale a tenté d’organiser un rassemblement, dans la continuité des appels lancés par les militants d’extrême-droite comme l’ex leader du groupe identitaire l’Alvarium Jean Eude Ganat, à manifester partout en France après l’instrumentalisation de la mort de Thomas. En réponse, une manifestation a été appelée par le collectif Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes (VISA 44) et différentes associations antifascistes.

Dans leur communiqué, les organisations à l’initiative de la manifestation appelaient à « se mobiliser le plus largement possible face à l’extrême-droite, quel qu’en soit la forme » dans un contexte où « le racisme est plus décomplexé que jamais dans les grands médias », « avec la récupération par la droite de la mort de Thomas » ainsi que « la criminalisation du soutien au peuple Palestinien ».

En réaction, la préfecture de Loire-Atlantique a interdit toutes manifestations et rassemblements sur la commune pour la soirée, mobilisant pour l’occasion un important dispositif policier afin d’interdire tout stationnement, même de passants, sur la place de la manifestation. Pour autant, une centaine de manifestants se sont réunis du côté de la place des Cinquante Otages. Une manifestation rapidement encerclée et nassée par plusieurs cordons de CRS, qui ont contrôlé et fouillé l’ensemble des manifestants : cinq d’entre eux auraient été placés en garde à vue selon Ouest France. Deux journalistes de Révolution Permanente, venu couvrir le rassemblement, ont été verbalisés à l’occasion.

La répression de la manifestation, loin d’être anodine, s’inscrit dans le saut autoritaire entamé par le gouvernement, qui s’incarne notamment ces dernières semaines par la criminalisation de la solidarité avec la Palestine et le renforcement de l’arsenal législatif répressif et xénophobe. Un contexte qui renforce la prise de confiance de l’extrême-droite, qui surfe sur le climat réactionnaire actuel pour multiplier ces dernières semaines des démonstrations de rue.

Une situation dans laquelle il est crucial de constituer un bloc de résistance, contre les offensives répressives et autoritaires perpétrées par le gouvernement Macron, qui interdit des manifestations, dissout des organisations de la gauche et du mouvement social tout en combattant toutes les offensives racistes et xénophobes qui permettent le renforcement de l’extrême-droite, en premier lieu la loi immigration votée mardi 19 décembre à l’Assemblée Nationale.