Le président russe Vladimir Poutine a annoncé dans la nuit une opération militaire spéciale dans la région pro-russe du Donbass. Il l’a fait après un discours dans lequel il a déclaré que la Russie ne pouvait pas accepter la présence de forces militaires ukrainiennes à sa frontière et qu’elle mènerait des opérations pour « démilitariser » l’Ukraine. Dans le cadre de cette opération, les troupes russes ont pénétré dans la région du Donbass, au-delà même des frontières des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dont Poutine a reconnu l’indépendance il y a quelques jours, et ont attaqué les installations militaires ukrainiennes.

Cette décision intervient après des mois de mises en garde croisées et d’escalade des discours de guerre contre l’expansion de l’OTAN sur l’Europe de l’Est, dans les zones d’influence de l’ex-URSS, depuis des décennies.

L’Ukraine a reçu une aide financière et militaire substantielle au cours des deux dernières années de la part de l’UE et des administrations américaines de Trump et de Biden. Ces derniers mois, elle a été renforcée par l’envoi de troupes directement dans la mer Noire et, ces derniers jours, dans les pays de l’OTAN dans les pays baltes.

Plus de 30 ans après la fin de la guerre froide, les États-Unis maintiennent une politique hostile à l’égard de la Russie (qui, après la Chine, est la deuxième hypothèse de conflit dans la nouvelle stratégie impérialiste de sécurité). Depuis la chute de l’URSS, les États-Unis et l’OTAN poursuivent une stratégie d’encerclement et de réduction de l’influence russe, l’objectif étant de limiter les aspirations de Poutine à restaurer le statut de grande puissance de la Russie et de bloquer son éventuelle alliance avec la Chine.

L’Ukraine est au centre du différend qui oppose l’OTAN à la Russie. Une confrontation qui est à l’origine de conflits récents comme celui de la Géorgie en 2008, celui qui a divisé l’Ukraine après le mouvement réactionnaire de la place Maïdan en 2014 ou encore l’actuelle escalade des tensions qui pourrait conduire à une guerre réactionnaire.

L’action militaire ordonnée par le président russe ouvre la porte à une confrontation majeure. Au-delà de ses déclarations sur la « défense nationale » contre l’avancée des puissances impérialistes américaines et européennes, le régime de Poutine est profondément réactionnaire. Il sert non seulement les intérêts capitalistes d’oligarques partageant les mêmes idées, mais aussi des objectifs contre-révolutionnaires au sens large, comme le montre l’intervention militaire ordonnée par Poutine pour écraser le soulèvement populaire au Kazakhstan, ou l’ingérence en faveur du soutien au régime d’Assad en Syrie.

Des décennies d’oppression nationale, d’abord sous le tsarisme, puis sous le stalinisme, et maintenant avec la négation pure et simple par Poutine du statut d’État de l’Ukraine, alimentent un nationalisme anti-russe réactionnaire en Ukraine, utilisé par le gouvernement Zelensky, par les oligarques liés aux entreprises américaines et européennes, et par les puissances impérialistes.

Sous le prétexte de la « souveraineté de l’Ukraine » ou de la défense de la « démocratie » contre l’« autocratie », les États-Unis et l’OTAN poussent les tendances vers une guerre qui sera catastrophique pour les travailleurs et les peuples.

C’est pourquoi nous appelons à affronter la possibilité de cette guerre réactionnaire à travers la mobilisation contre l’OTAN et les sanctions imposées par les puissances impérialistes, tout comme nous rejetons l’intervention militaire de la Russie en Ukraine. L’Ukraine est une monnaie d’échange dans ce jeu. La possibilité d’une Ukraine indépendante est inextricablement liée à la lutte contre les oligarques des deux côtés et à une perspective socialiste. La possibilité d’arrêter les guerres réactionnaires est liée au développement de la révolution socialiste et à la fin de la domination impérialiste dans le monde entier.


  •  Non à la guerre !
  •  Non à l’intervention militaire russe en Ukraine !
  •  À bas l’OTAN et halte à la militarisation de l’Europe de l’Est !
  •  Il faut se mobiliser contre une guerre réactionnaire !
  •  Pour une Ukraine indépendante, ouvrière et socialiste !