Lundi 20 novembre, environ 90 conducteurs de bus du dépôt Transdev de Coubron (93) et une vingtaine du dépôt de Chelles (77) ont cessé de conduire leur bus. Depuis, une dizaine de grévistes ont rejoint le mouvement et revendiquent avec les autres 200 euros d’augmentation de salaire, une prime d’assiduité de 150 euros et de risque de 100 euros, ainsi que de meilleures conditions de travail.

Ce mercredi, les grévistes entamaient leur dixième journée de grève avec une détermination exemplaire face à une direction qui joue au plus fort depuis le début du conflit. De son côté, la direction choisit la méthode dure en assignant en justice le délégué UNSA du dépôt de Coubron ainsi que le syndicat UNSA, qui comparaissaient au tribunal de Meaux ce matin.

Pour Momo, chauffeur depuis 17 ans, cette convocation au tribunal n’a qu’un objectif : « mettre la pression sur les grévistes » et remettre en cause la légitimité du mouvement. « Nos revendications sont légitimes, on a un parc de bus totalement délabré, des conditions de travail à la limite du supportable, des problèmes de chauffage, de clim, de toilettes… » explique-t-il. Pour limiter les effets de la grève et exercer la pression sur les grévistes, la direction fait également travailler de nombreux intérimaires et n’hésite pas à les réprimer. La semaine dernière, deux d’entre eux ont été ainsi mis à pied car ils refusaient de conduire leur bus.

Malgré la répression, les grévistes restent soudés. « Peu importe l’étiquette syndicale, ici on est tous ensemble » témoigne ainsi Momo tandis qu’un autre gréviste, Mickael*, raconte : « on est entre collègues, on se serre les coudes ».

Alors que la semaine dernière la direction a proposé une augmentation de 0,7% de salaire aux grévistes, de nouvelles négociations se tiennent aujourd’hui à partir de 14 heures. Sane*, ancienne conductrice de poids lourd et salariée à Transdev depuis un an et demi témoigne de la détermination du groupe : « Si je suis en grève au bout d’un an et demi, c’est parce que je constate la dégradation de nos conditions de travail. A côté de ça, nos salaires nous permettent à peine de survivre. Je suis fatiguée mais ma détermination reste intacte. S’il faut continuer encore et encore, on continuera ».

James*, travailleur en situation de handicap témoigne de la même envie : « tant que tout le monde suit, moi je suis aussi ». Avec sa collègue Sane, il dénonce un traitement honteux de la direction à l’égard des travailleurs en situation de handicap. « la direction ampute 30% de mon salaire parce que je touche une pension. Lorsque j’ai une prime, elle est également déduite de mon salaire ! » témoigne-t-il. « J’ai une collègue qui essaye d’obtenir son statut de travailleuse handicapée, mais la direction la fait galérer depuis des mois. C’est triste » explique de son côté l’ancienne conductrice poids lourd.

Deux semaines après le début de la grève, les habitants locaux se tiennent toujours aux côtés des grévistes. Ce week-end, un collectif de personnes âgées a fait un don de 350 euros à la caisse de grève. Pour les soutenir dans leur combat, faites un don en cliquant sur ce lien ou aller les voir sur leur piquet, de jour comme de nuit, au 29 avenue Corot - Coubron (93470) et au 4 Avenue de la Trentaine - Chelles (77) !