Alors que l’État réprime violemment la jeunesse des quartiers populaires suite à l’assassinat policier de Nahel, des milices fascistes ont profité des révoltes pour tabasser des jeunes sous le regard bienveillant de la police.

À Lorient, les vidéos publiées par les témoins montrent sans ambiguïté la complicité entre la police et ces miliciens venus avec pour projet clair de violenter la jeunesse des quartiers populaires. D’après plusieurs témoignages, ces milices se sont livrées à de nombreuses violences, et ont remis plusieurs jeunes à la police après les avoir passés à tabac, certains n’ayant parfois rien à voir avec la révolte en cours.

Des soupçons planaient depuis plusieurs jours sur la composition de ces milices, notamment en raison de leur très bonne coordination et leur niveau de préparation, digne d’entraînements militaires. Un témoignage publié lundi dans Ouest-France vient confirmer l’hypothèse d’une implication de militaires dans ces violences d’extrême-droite : Romain (prénom d’emprunt), militaire de 25 ans, se vante d’être intervenu avec une « trentaine de collègues ».

Le militaire, qui prétend ne pas être d’extrême droite malgré des témoins ayant entendu les miliciens se vanter d’être des « patriotes », parle au nom de ses collègues : « On est fiers de ce qu’on a fait et on recommencera si le besoin se présente. Quand tu veux tout brûler, tu dois t’attendre à des réponses. » Des éléments de langage qui ne sont pas sans rappeler les récents communiqués guerriers des syndicats de police et les discours de l’extrême-droite, appelant à une intervention de l’armée. De la même façon, le milicien interviewé se félicite de la bonne entente entre ces groupuscules et la police quand il s’agit de réprimer la jeunesse racisée : « On a vite compris qu’on était là pour la même chose et on s’est coordonné. La police est à la hauteur, mais elle n’a pas les moyens logistiques ».

Face à ces aveux publics, l’armée n’a eu d’autres choix que d’ouvrir une enquête administrative « après la participation de militaires à un groupe ayant interpellé des émeutiers à Lorient, dans la nuit de vendredi à samedi », d’après Mediapart. Une démarche qui vient contredire la préfecture et le maire de Lorient, qui ont nié tout lien entre l’armée, la police et l’extrême-droite.

Alors que l’État n’a pas fait intervenir l’armée dans la séquence de répression en cours, réservant le maintien de l’ordre à son large arsenal policier avec le RAID, le GIGN ou encore la BRI, cette participation « individuelle » en appui de la police est l’expression du développement de courants fascisants au sein de l’armée. Une réalité déjà illustrée par des révélations de Mediapart ou encore de Streetpress

La police a une fois de plus prouvé qu’elle partage des pratiques et intérêts avec cette extrême-droite fascisante, en l’occurrence pour réprimer les révoltes des quartiers populaires. Alors que c’est cette même police qui a réquisitionné les grévistes et matraqué les manifestant·es durant la bataille des retraites, il est urgent que les confédérations syndicales rompent avec les syndicats policiers qui existent en leur sein, et commencent à faire front commun avec la jeunesse des quartiers populaires face à la répression.