Crédits : Policiers de la CRS8 / Vidéo AFP

L’opération militaro-policière « Wuambushu » commanditée par Darmanin à Mayotte contre les immigrés et les habitants des bidonvilles s’annonce ultra-violente. Le dispositif policier massif envoyé depuis l’hexagone, constitué de 1800 policiers d’unités spéciale comme le RAID, le GIGN mais aussi la CRS 8 qui a été envoyée à Rennes pour réprimer les mobilisations contre la réforme des retraites, a commencé à être déployé.

Ce dimanche, veille du lancement officiel de cette opération militaire coloniale, la CRS 8 a été déployée pour la première fois hors de l’hexagone à Mayotte aux alentours du village de Tsoundzou. Les policiers habitués de la répression des mobilisations sur le territoire hexagonal n’ont pas attendu pour se déchaîner et utiliser massivement leur arsenal de guerre.

Au total, Le Monde rapporte que pour leur premier jour d’opération, ce sont pas moins de 650 grenades lacrymogènes, 85 grenades de désencerclement, 60 tirs de LBD et surtout 12 tirs à balles réelles de pistolets automatiques qui ont été utilisés contre des jeunes d’un quartier de Tsoundzou. La police justifie ces derniers en expliquant qu’ils n’auraient été réalisés que « vers le sol et pour faire fuir », mais de tels tirs et un tel déchaînement de violence alors même que l’opération n’a même pas démarré donne la teneur de ce que sont venus faire ces policiers à Mayotte.

De quoi annoncer un déferlement de violences policières contre les jeunes des quartiers pauvres de l’île et notamment contre les jeunes immigrés Comoriens, ciblés par le gouvernement. Des pratiques qui sont par ailleurs révélatrices du traitement d’exception colonial réservé aux territoires dit « d’Outre-mer » dans lesquels la police n’hésite pas à utiliser des tirs à balles réelles pour expulser et interpeller des jeunes de quartiers pauvres.

Le gouvernement et les élites locales mahoraises cherchent à justifier ce déferlement de violence contre les jeunes immigrés de Mayotte par une vague de discours xénophobes, racistes et déshumanisants contre les immigrés qui sont présentés comme les responsables de tous les maux de l’île. Sur CNews ce lundi, la députée Estelle Youssoufa a ainsi cherché à justifier l’opération qui cible de nombreux jeunes en balançant un cliché raciste puant, expliquant que « 80 % des élèves de Mayotte sont des Comoriens totalement illetrés, des bébés barbus, des élèves inscrits au CP en pleine adolescence ».

Pire encore, le 1er vice-président du Département de Mayotte Salime Mdéré a été jusqu’à lancer ni plus ni moins jusqu’à un appel au meurtre des jeunes immigrés de l’île lors du JT de Mayotte la 1ère : « Je refuse de les appeler des gamins, ce sont des délinquants, des terroristes des voyous. A un moment donné il faut peut-être en tuer ». Une déshumanisation abjecte qui, par tous les moyens possibles, cherche à justifier de possibles violences policières qui pourraient déboucher sur la mort de jeunes immigrés.

Face à cette violence inouïe de la part de la police envoyée par le gouvernement, il y a urgence à se mobiliser pour imposer l’arrêt immédiat de cette opération et à la dénoncer pour ce qu’elle est réellement : une opération militaire coloniale.