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Extrême droite

« Parents vigilants » : le groupuscule d’extrême droite présente son programme réactionnaire au Sénat

Racisme, islamophobie, LGBTphobie, intimidations et menace de mort : le programme scolaire bien rempli du groupuscule d’extrême droite « Parents vigilants » invité le 4 novembre prochain à se réunir au Sénat.

Eugénie Tobhnom

3 novembre 2023

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« Parents vigilants » : le groupuscule d'extrême droite présente son programme réactionnaire au Sénat

Crédits photo : Hémicycle du Sénat, 2010, Flickr

Ce mercredi 25 octobre, la CAALAP (Coordination Antifasciste pour l’Affirmation des Libertés Académiques et Pédagogiques) a sorti un communiqué pour dénoncer l’invitation le 4 novembre au Sénat du collectif « Parents vigilants » par le sénateur Stéphane Ravier. Entre racisme et anti-immigration, le sénateur de Reconquête Stéphane Ravier affiche clairement ses couleurs et prône la famille comme grande cause nationale pour lutter contre le fameux grand-remplacement. À Marseille, le sénateur porte sa politique en lien avec le collectif de « Parents vigilants », profitant du climat de peur dans les écoles à la suite du meurtre de Dominique Bernard pour inviter les parents à rejoindre le collectif. Aujourd’hui, Stéphane Ravier profite de sa position au Sénat pour aller encore plus loin et permettre à ce groupuscule d’extrême droite de s’y réunir.

"Les « parents vigilants » font partie des groupes qui nous mettent directement en danger" pour avoir prévu une sortie avec ces élèves dans un camps de migrants à Calais. Des infirmières scolaires ont aussi été la cible des « Parents vigilants » à Lyon et Bordeaux pour avoir donné des cours d’éducation sexuelle et à la vie affective. Dans cette même logique de lutte contre « l’idéologie wokiste », Éric Zemmour avait alors invité les « Parents vigilants » à participer aux élections des conseils des parents d’élèves. Ils revendiquent aujourd’hui 3 500 représentants, un chiffre faible et non vérifiable, mais qui confirme la volonté de l’extrême-droite de mettre résolument le pied dans les écoles pour défendre ses idées rances.

Leur invitation au Sénat ainsi que leur politique de participation aux élections des conseils de parents s’inscrit dans une politique offensive de la part de l’extrême droite qui cherche à avancer ses positions, profitant de la profondeur des crises sociale, économique et politique en cours. Macron, loin de leur tourner le dos, sait qu’il a besoin faire émerger l’extrême droite pour se maintenir au pouvoir et pour contenir la révolte des classes populaires face à ses politiques anti-sociales. C’est pour cette raison que le gouvernement mène depuis la fin de la lutte contre la réforme des retraites et le début des révoltes des banlieues une surenchère sécuritaire. Entre le renforcement du plan Vigipirate, criminalisation de tout soutien à la Palestine, la loi immigration qui doit passer au parlement le 6 novembre prochain, le gouvernement mène des politiques racistes et sécuritaires qui pavent la voie à l’extrême-droite.

Depuis plusieurs années l’école se retrouve au cœur de la crise politique en raison de son rôle idéologique crucial pour une bourgeoisie et un gouvernement toujours plus contestés. En première ligne des changements sociaux et économiques, les conditions de travail du personnel éducatif ont été fortement attaquées. Le ministère de l’Education nationale a notamment profité des meurtres de Samuel Paty et de Dominique Bernard pour légitimer un saut sécuritaire dans la continuité des attaques contre les quartiers populaires de cet été. Plus de 7 000 militaires et 10 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés autour des écoles, des lieux de cultes et de culture. Le 17 octobre, le ministre de l’Education annonçait que « 179 saisines du procureur de la République » ont été effectué et de nombreuses exclusions du système scolaire en lui-même pour apologie du terrorisme sont en cours. Ces attaques continuent d’être menées surtout contre les élèves issues de quartiers populaires. Offrant sur un plateau d’argent la possibilité à l’extrême droite un champ d’intervention raciste et sécuritaire dans les écoles.

La lutte contre l’extrême droite, ne pourra se faire mains dans la mains avec le gouvernement qui lui déroule le tapis rouge. Il reste même de marbre face à toutes les attaques et menaces de mort de la part des collectifs comme « Parents vigilants ». Pap Ndiaye avait dénoncé ces agissements en juillet mais depuis silence radio. Le cabinet de Gabriel Attal a même affirmé que « ce n’était pas la priorité de la rentée ». Au contraire, pour faire face aux incursions de l’extrême droite dans nos écoles, l’organisation des professeurs, aux côtés des parents d’élèves et des élèves, est aujourd’hui primordiale. Pour faire face à la censure et que les professeurs puissent enseigner dans des conditions décentes, l’éducation a besoin de moyens massifs, l’augmentation des salaires et l’embauche massive de personnel ne peuvent plus être discutées. De plus, toutes les lois sécuritaires et racistes qui pèsent sur les élèves doivent être abrogées car elles approfondissent les discriminations à l’école tout en divisant les travailleurs de l’éducation. Mais pour cela il est nécessaire de s’unir au-delà du seul secteur de l’éducation. Partout, au sein de notre classe, il faut dénoncer les politiques anti-sociales et sécuritaires du gouvernement, et diffuser des revendications sociales qui incluent la défense du droit inconditionnel à la santé et à l’éducation.


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