Ils étaient plusieurs centaines à être descendus dans les rues de New York ce lundi pour protester contre les propos racistes et impérialistes du Président Trump. « Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ? » a déclaré Trump, jeudi 11 janvier, lors d’une réunion avec des sénateurs pour traiter des lois sur l’immigration aux Etats-Unis. Une déclaration qui depuis jeudi dernier suscite une vague d’indignation notamment chez la population haïtienne pour qui le 12 janvier est le jour de commémoration du séisme du 12 janvier 2010 en Haïti qui a fait des centaines de milliers de morts.

Des réactions indignées et des demandes d’excuses ont rapidement émergé du côté des représentants politiques et ambassadeurs des pays visés par Trump, de journalistes et de personnalités américaines, de gauche comme de droite, et également du côté de la population haïtienne et des citoyens américano-haïtiens.
Ainsi, dès le vendredi suivant le gouvernement haïtien a publié une déclaration officielle se disant « profondément indigné et choqué » et a « condamné avec la plus grande fermeté ces propos odieux et abjects qui, s’ils étaient avérés, seraient, à tous égards, inacceptables car ils refléteraient une vision simpliste et raciste totalement erronée ». Depuis de nombreux autres gouvernements et ambassadeurs, du Botswana ou encore d’Afrique du Sud, ont condamné les propos du Président et exigé des explications.

De même aux Etats-Unis, plusieurs personnalités ont réagi. Mia Love, membre du parti Républicain et américano-haïtienne, a partagé sur Twitter l’histoire de ses parents et exigé des excuses du Président pour ses propos jugés insultants. Le chanteur haïtien Wyclej Jean a de son côté partagé la photo d’un extrait de la Déclaration d’Indépendance américaine accompagnée de ces quelques mots : "Nous sommes tous des filles et des fils d’immigrants".

Une polémique qui n’a cessé d’enfler depuis malgré les tentatives de Trump de revenir sur ses propos. Ce sont également les gouvernements Vénézuéliens et Cubains qui se sont saisis du tollé pour se solidariser des pays « agressés ».
Au-delà des réactions des différents gouvernements qui entretiennent avec les Etats-Unis des liens diplomatiques, économiques et politiques, les réactions ont été nombreuses du côté de la population haïtienne et des citoyens américano-haïtiens, d’abord sur les réseaux sociaux avant que la colère ne s’organise dans la rue par diverses organisations et associations politiques haïtiennes.

Sur twitter de nombreuses personnes d’origine haïtienne ont lancé différents hashtags comme « voilà à quoi ressemble mon pays de merde » avec des photos de paysages d’Haïti. Ce lundi, à l’appel de diverses organisations et associations, des rassemblements ont été appelés à New York réunissant plusieurs centaines de personnes qui ne tolèrent plus les attaques, politiques et déclarations racistes et impérialistes de Trump. Le 22 janvier des secteurs politiques, organisations et associations appellent à une nouvelle marche.