Incarcéré dans la prison de Vivonne, près de Poitiers, le détenu en cavale purgeait une peine pour des cambriolages : vingt-quatre mois de prison, dont neuf mois avec sursis, pour deux cambriolages et un recel. Les gendarmes font valoir que l’homme était « potentiellement dangereux » : des coups de feu ont rapidement été tirés par le GIGN qui avait été appelé en renfort quand l’homme a pu être localisé, jeudi dernier, dans une ferme.

Âgé de 36 ans, il est mort durant cette « arrestation ». Un exemple de plus – et de trop – du pouvoir discrétionnaire des « forces de l’ordre » qui prononcent la peine de mort au nom d’un « danger potentiel ».

« Dangerosité », « danger potentiel » : autant d’évolutions sémantiques qui laissent au jugement subjectif des professionnels de la police et de la justice de plus en plus de latitude pour décider du sort de ceux/celles qui ont affaire à eux. La loi sur la Rétention de sûreté, promulguée en 2008 par le gouvernement Sarkozy et laissée en place, malgré les promesses, par Hollande vient renforcer le recours à cette « dangerosité » en matière d’enfermement. Il est temps de faire valoir que le « danger » est du côté des forces de l’ordre et de l’ordre inégalitaire qu’elles défendent.