Le Point révèle que le 16 février, Macron remettait la légion d’honneur à Jeff Bezos. Alors que dehors avait lieu la cinquième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites, les salons feutrés de l’Élysée accueillaient la quatrième fortune du monde (111,3 milliards de dollars fin 2022, précise Le Point).

C’est en petit comité (avec quelques invités, comme Bernard Arnault) et en toute discrétion que Macron a reçu et décoré le fondateur d’Amazon. « L’événement, prévu depuis plusieurs semaines, ne figurait pas à l’agenda officiel et n’a été suivi d’aucun communiqué. », rapporte ainsi Le Point. Une volonté de ne pas faire de vague, dans un moment où le gouvernement craint que le mouvement contre la réforme des retraites adopte des revendications politiques à son égard. Dans ces conditions, il était difficile pour la macronie d’assumer publiquement l’encensement d’un des plus grands patrons du monde, alors qu’il promet dans le même temps de nous faire travailler jusqu’à la mort.

D’autant qu’entre les cadences infernales, le contrôle des travailleurs, les accidents du travail, la répression syndicale, les licenciements et le recours massif à la sous-traitance, Amazon apparaît comme un archétypes de la détérioration constante des conditions de travail pour les profits du patronat. Là encore, l’échéance tombe mal, tant la question de la pénibilité et de l’usure par le travail s’est retrouvée au centre de la contestation contre la réforme.

Cet épisode que Macron aurait bien aimé garder sous silence raisonne comme une énième provocation, qui en dit long sur le mépris du gouvernement. Il vient également rappeler -si c’était encore nécessaire- quels sont les intérêts que celui-ci défend. Un affront qu’il faudra laver le 7 mars par la construction d’une grève reconductible, seul moyen de faire ravaler à ce gouvernement et au patronat leurs attaques antisociales et les médailles qu’ils s’échangent.