Les casseroles s’accumulent autour de François Fillon et sa femme Pénélope. Le candidat Républicain à la présidentielleest accusé par Le Canard Enchaîné{} d’avoir employé fictivement sa compagne en tant qu’attachée parlementaire ; ajoutant ainsi tranquillement environ 500000 € brut sur huit ans à son haut salaire de parlementaire.

Le scandale qui a éclaté a sérieusement entaché l’image du candidat de la droite qui perd 16 points de popularité dans les sondages. Avant que le mal soit majeur, Les Républicains n’ont pas hésité à serrer les rangs coûte que coûte, et à justifier l’injustifiable dans une tentative de redorer l’image du candidat républicain.

Invité au Grand Rendez-Vous d’Europe 1 ce dimanche 29 janvier, Gérard Larcher – président du Sénat et proche de François Fillon – n’a pas manqué d’insolence pour défendre son poulain.

Il y a soutenu que Pénélope Fillon exerçait bel et bien l’activité pour laquelle elle était employée par son mari. « On a dit un peu n’importe quoi, notamment en ce qui concerne la rémunération de la femme de François Fillon. Quand j’ai été dans la Sarthe, Madame Fillon était aux côtés de son époux et elle participait à nos travaux ».

Ainsi, dès le début de sa plaidoirie, le président du Sénat dresse avec subtilité le portrait rétrograde de cette épouse, femme de famille dévouée toujours aux côtés de son mari, le soutenant dans son travail. Mais il ne s’arrête là et continue la mascarade en justifiant qu’en plus elle soit rémunérée - et grassement - pour le faire : « Un collaborateur parlementaire - c’est un motif de fierté - gagne en moyenne 3.250 euros brut pour les femmes et un peu moins de 3.000 euros pour les hommes. C’est un des seuls cas où les femmes sont mieux traitées que les hommes ! »

Il semble que la phrase de Gérard Larcher « on a dit un peu n’importe quoi » s’adressait avant tout à lui-même ! Il apparaît que le président du Sénat essaie de vendre une parité fictive pour justifier l’emploi fictif.

À l’opposé de cette déclaration, au lendemain des dernières élections, 75% des sénateurs et 73,1% des députés étaient des hommes. 91% des présidences régionales et 90% des présidences départementales sont trustées par des hommes. La France a reculé dans le classement international de la parité établi par l’Union interparlementaire. En termes de proportion de femmes dans la chambre basse du Parlement,la France passe de la 36eplace en juin 2012, à la 60equatre ans plus tard. Les propos de Gérard Larcher ne peuvent être plus provocateurs, notamment quand on sait que les rares femmes qui siègent dans ce genre d’institution s’y font régulièrement harceler, voire agresser. On se souviendra entre autres de la pas si vieille affaire Baupin.

Enfin, alors qu’une seule femme a vraisemblablement touché 500000€ grâce au simple fait d’être la femme de Fillon, et pendant que les Républicains s’essaient au féminisme pour le justifier par l’avancement dans la parité salariale, les femmes subissent encore et toujours les inégalités salariales du plafond de verre. La parité reste une illusion. Des milliards d’elles travaillent dans des conditions de précarité immense, pour des salaires de misère. Si d’après Gérard Larcher, Pénélope Fillon a bénéficié d’un salaire mirobolant grâce à l’égalité femmes-hommes, qu’en est-il de Fadila, qui a été menacée de licenciement par Auchan pour avoir fait une fausse couche au travail ?!

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