Dans les rues de Marseille, tous les mardis soirs. Des centaines d’étudiants s’amassaient devant le Restaurant Universitaire de la Canebière, qui distribuait une fois par semaine des repas gratuits pour les étudiant.e.s, se substituant aux Restos du Cœur le temps d’une soirée. Une initiative de la municipalité pour pallier la précarité étudiante, qui n’aura duré que quatre mois : la mesure a pris fin en décembre 2023, sans aucune concertation avec les étudiant.e.s.

Face à la précarité étudiante croissante, nombreux sont ceux qui s’y rendaient pour obtenir une aide alimentaire d’urgence. Interrogés par Le Poing Levé, les étudiant.e.s sont unanimes quant à la dégradation profonde de leurs conditions de vie. Ceux-ci sont contraints de se restreindre sur le plan alimentaire. « Généralement je m’endors le soir sans rien manger  » nous confie Amira*, étudiante en informatique. L’emploi étudiant précaire devient une obligation pour nombre d’entre eux, affectant la réussite universitaire. À cela s’ajoute le mal-logement : «  je paie un studio de 17m2 à 500€ sans charges [...] En plus on est à deux dedans, donc c’est invivable  » continue Amira.

Des difficultés économiques dues à l’inflation persistante et la politique austéritaire du gouvernement, que les attaques racistes et sécuritaires du gouvernement n’ont pas fait oublier. Pour les étudiants étrangers, par contre, c’est la double peine : déjà en première ligne de la pauvreté étudiante, la loi immigration récemment votée à l’Assemblée va venir durcir et fragiliser les conditions d’accueil des étudiants étrangers notamment par un accès au titre de séjour restreint et soumis à une « caution retour ». Les témoignages, recueillis avant le passage de la loi à l’Assemblée, montrent déjà la situation injuste que vivent les étudiants étrangers en France : « je suis étrangère, je commence ma deuxième année, je ne peux pas postuler à la bourse ».

Des témoignages à retrouver en intégralité dans le podcast réalisé par Le Poing Levé :

Pour mettre fin à la précarité et le mal-logement étudiant, Le Poing Levé revendique l’instauration d’un revenu étudiant à hauteur du SMIC indexé sur l’inflation et financé par les grandes fortunes, ainsi que la réquisition des logements vides. Pour appuyer nos revendications, nous avons lancé une enquête sur la précarité étudiante à l’automne 2023.

C’est aujourd’hui le dernier jour pour participer à notre enquête sur les conditions de vie étudiantes : clique ici !

*Les prénoms ont été modifiés