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Xénophobie d'État

Pour le retrait de la loi immigration, contre toutes les lois racistes : soyons nombreux le 18 décembre !

A l'heure où le gouvernement poursuit les tractations avec la droite pour sortir de la crise politique suite au rejet de la loi immigration, la mobilisation du 18 décembre doit permettre d'exprimer une voix en faveur du retrait, et pour la construction d'un front contre les offensives du gouvernement, de la droite et de l'extrême-droite.

Raji Samuthiram

15 décembre 2023

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Pour le retrait de la loi immigration, contre toutes les lois racistes : soyons nombreux le 18 décembre !

Crédits photo : RP Marseille

La crise ouverte par le rejet de la loi immigration à l’Assemblée nationale a mis en lumière la fragilité du gouvernement Macron. Une situation dont la droite et l’extrême droite cherchent à profiter, poussant encore la surenchère raciste après des mois de course au durcissement du texte. Pour l’heure, en absence d’une mobilisation en capacité de mettre en échec le projet d’une brutalité xénophobe historique, c’est effectivement le venin de la droite et l’extrême droite qui donne le ton de la séquence. La Commission mixte paritaire, qui aura lieu ce lundi à 17h, pourrait ainsi donner lieu à un texte à nouveau durci.

Cette offensive est la continuation d’une séquence où les attaques contre les étrangers pleuvent. Alors que le gouvernement a cherché à tuer dans l’œuf toute solidarité avec la Palestine ces derniers mois, il en a également profité pour accélérer les attaques islamophobes et xénophobes, les intégrant dans sa criminalisation de la cause palestinienne. Agitant l’amalgame entre antisionisme et anti-sémitisme et instrumentalisant le meurtre de Dominique Bernard à Arras, Gérald Darmanin avait promis dès octobre de retirer les titres de séjour des étrangers considérés comme « dangereux » et mène ces dernières semaines une campagne pour l’augmentation des expulsions. Quelle que soit l’issue de la crise politique en cours, c’est la droite et l’extrême-droite qui risquent de sortir renforcés en l’absence d’une voix alternative, qui refuse cette offensive.

Pour construire la riposte, 15 collectifs de sans papiers, aux côtés de la Marche des Solidarités et de 300 organisations appellent à une mobilisation nationale lundi pour le retrait de la loi et pour la régularisation de tous les sans-papiers. L’appel rassemble plusieurs organisations syndicales (Fédération SUD Commerces et Services, la CGT Educ’Action 01, CGT Énergie 75…), politiques (NPA, Révolution Permanente, EELV, plusieurs sections de la France Insoumise), et associatives (Droit au Logement, le Gisti…), ainsi que des organisations écologistes, étudiantes, féministes, et pro-palestiniennes.

Au cœur de l’appel, une dénonciation de la criminalisation des étrangers, à l’heure où le gouvernement cherche un bouc émissaire face aux multiples crises, et une revendication claire de retrait de la loi raciste, ni amendable, ni négociable. Comme le dénonce Aboubacar Dembeley, du CSP de Vitry et des grévistes de Chronopost-DPD en lutte depuis deux ans pour leur régularisation : : « Nous rejetons ce projet de loi de précarité et de misère… On rejette le projet de loi avec ou sans l’article 3 sur la régularisation pour les métiers en tension. On n’en veut pas. Les gens ont besoin d’une régularisation pérenne. »

Cette manifestation, appelée dans de nombreuses villes partout en France, doit être une première démonstration de force dans la rue pour refuser en bloc la politique du gouvernement, qui mise sur la xénophobie d’État pour tourner la colère latente face à la crise contre les étrangers et diviser notre classe. Mais pour construire une mobilisation à la hauteur, il est fondamental que les directions du mouvement ouvrier mobilisent largement. A l’heure où nombreuses grèves de sans papiers ont mis en lumière ces derniers mois la situation de ces travailleurs essentiels, il faut construire une solidarité ouvrière avec les travailleurs étrangers.

En ce sens, alors que CGT appelle au gouvernement à « prendre ses responsabilités » en retirant la loi et et en régularisant tous les travailleurs, c’est un plan de bataille permettant d’entraîner l’ensemble de notre camp social dans une mobilisation à la hauteur des nombreuses attaques, dont les immigrés sont en première ligne, qu’il faudrait mettre sur la table. C’est en ce sens que la Marche de Solidarités appelaient aux syndicats de se mobiliser par la grève le 18 octobre, soulignant que «  dans le droit fil de l’attaque sur les retraites, l’assurance chômage ou le conditionnement du RSA à une activité, ce projet de loi généralise, au sein du monde du travail, toutes les formes de surexploitation.  »

Dans le même temps, la journée du 18, un jour après la manifestation pour la Palestine face au génocide, doit permettre de poser la perspective d’un front qui permette de s’opposer à l’ensemble des attaques dans la rue et par les méthodes du mouvement ouvrier. Un enjeu fondamental pour changer la dynamique sociale et faire face aux offensives racistes, xénophobes et anti-sociales qui se multiplient.


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