Encore plus de profits sur le dos des travailleurs

Ce qui a déclenché la grève des hôtesses et stewards, c’est la volonté affichée de la direction de faire 7,5% d’économie dans le budget de la low-cost. Et les travailleurs sont évidemment mis à contribution par la direction, avec des rémunérations qui vont baisser et des évolutions de carrière qui vont être freinées. Alors, forcément, quand les salariés ont appris que le groupe Air France-LKM venait de dégager un bénéfice record de 480 millions d’euros net au premier trimestre, et que la filiale Transavia se portait tout aussi bien, la nouvelle a été difficile à encaisser. La publication de ce bilan économique a porté un coup important à la stratégie de communication du président du groupe, qui n’a pas cessé d’insister ces derniers mois sur les soi-disant difficultés de sa compagnie.


Un premier pas pour freiner la stratégie de division adoptée par la direction du groupe ?

Le développement par Air France-KLM d’une filiale low-cost depuis 2007 lui a servi notamment à faire pression sur la branche Air France pour tenter de légitimer ses attaques contre les travailleurs. Mais, à l’automne 2014, la grève des pilotes et personnels d’Air France avait mis en échec la « stratégie de développement » de Transavia promue par le groupe. Aujourd’hui, ce dernier ne dispose de filiales qu’en France et aux Pays-Bas, et voudrait s’ouvrir en direction du Portugal et de l’Allemagne. Depuis le mois de juillet, profitant d’une accalmie des travailleurs d’Air France qu’elle voulait voir durable, la direction du groupe a relancé le « développement » de sa filiale low-cost.

Mais l’appel à la grève qui vient d’être lancé pourrait être le prélude d’un mouvement plus large qui vienne largement compliquer les plans de la direction. Elle pourrait aussi poser les bases d’une éventuelle jonction entre les travailleurs d’Air France et de Transavia, que la direction essaye de mettre en concurrence.