Cela fait maintenant plusieurs semaines que les mécaniciens de la RATP qui réparent les trains préparaient cette première journée de grève. Appelée par la CGT-GISO (secteur de la maintenance) et rejoins par la CGT Bus et Tram, cette première journée de grève a été suivie par près de 1000 agents. Plusieurs centaines d’entre eux ont alors envahi la maison de la RATP pour interpeller la direction afin de réclamer 300 euros d’augmentation, une intégration des primes dans les salaires et des meilleures conditions de travail.

Pas de points, pas de trains !

Cette grève intervient dans le cadre dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoire (NAO) et des négociations relatives au déroulement de carrière des agents de maintenance qui ont débuté en janvier. Après avoir proposé une augmentation dérisoire de seulement 0,9 %, la direction a annoncé il y a deux jours une nouvelle proposition d’augmentation de 100 € brut mensuels, soit 15 points. Une augmentation qui se déroulerait en deux temps : 50 € en juin puis 50 € en décembre.

Alors que l’inflation sur les produits alimentaires a atteint les 11,9 % sur l’année 2023, cette proposition est loin de satisfaire les agents RATP qui réclament eux 300 euros d’augmentation minimum. Les mécaniciens de la RATP représentent d’ailleurs l’un des secteurs les moins bien payé de la RATP et donc les plus touchés par l’inflation.
Au-delà des bas salaires, les agents MRF de la CGT GISO dénoncent aussi les primes dérisoires qui leurs sont proposées pour les JO alors même que l’évènement va générer des sommes astronomiques et qu’ils vont devoir sacrifier une partie de leurs vacances d’été pour que l’évènement ait lieu.

Une grève très suivie à la maintenance

Du côté des ateliers de maintenance, la journée de grève a été très suivie comme nous l’explique Damien de la CTG Torcy : « On est 100% de grévistes à l’atelier de Torcy comme dans beaucoup de dépôts de maintenance du RER et du métro. »

La journée de grève a été très préparée en amont au sein de MRF et a été l’occasion de l’expression d’une colère importante : « Nous sommes des pères et mères de familles qui veulent être respectés à leur juste valeur ! On est prêts et organisés pour se battre » s’est notamment exclamé Gabriel, élu CGT aux ateliers de Sucy-en-Brie.

Ainsi, plusieurs centaines de grévistes ont envahi la maison de la RATP et sont allés interrompre une séance de négociations entre la direction, l’UNSA et FO. Les slogans se sont alors multipliés : « 300 euros ou pas de JO », « Pas de points, pas de trains » et plusieurs représentants syndicaux ont interpellé la direction qui n’a pas apporté de réponse concrète aux revendications des grévistes.

Cette journée de grève est un premier pas pour faire comprendre à la direction et à la région que les agents n’accepteront pas les sacrifices qui leurs sont demandés pour les JO sans une reconnaissance à la hauteur. Face au mépris de la direction qui ne leur propose que des miettes, la grève du 8 février doit servir de point d’appui pour des rencontres entre les agents des différents départements de la RATP et pour la construction d’un véritable rapport de force, seul à même d’arracher les revendications.

« Nous devons absolument discuter d’un plan commun aux différents secteurs de la RATP, afin de pouvoir frapper tous ensemble au même moment. Les agents de maintenance nous montrent la voie à suivre » poursuit Yassine Jioua, machiniste au centre bus Malakoff et syndicaliste CGT. Alors que les JO approchent, c’est maintenant qu’il faut se battre.