Les arguments qui ont été avancés par Valérie Pécresse, présidente de région et membre de la garde-rapprochée de Fillon, sont des plus disparates : les ouvriers sur les chantiers sont censés parler français de façon à comprendre les règles de sécurité. Ce serait une autre façon pour lutter contre la fraude au détachement. Ou encore ce serait une façon pour défendre les TPE et les PME qui, comme on le sait, n’embauchent que du travailleur gaulois.

La mesure, bien entendu, relève de la démagogie raciste en période électorale. Dans la course à la xénophobie que se livrent les principaux partis dans la course à la présidentielle, on assiste à une surenchère chauvine. Il ne viendrait à l’idée de personne d’imposer l’usage exclusif de la langue de Molière dans les grands établissements bancaires ou lors des réunions des grandes multinationales françaises, lorsqu’une partie ou la totalité des échanges se fait dans la langue de Shakespeare ou, plutôt, de Wall Street et de la City.

Si tout cela n’était puant, on ne pourrait que sourire du fait que le texte adopté en séance plénière jeudi 9 mars porte le doux nom de « Small Business Act ». Le ridicule ne tue pas Pécresse, pas plus que son patron, candidat véreux à la présidentielle et qui, lui aussi, essaye de doubler Le Pen sur sa droite.