Samedi 20 Avril, la répression s’est une fois de plus abattu sur les Gilets jaunes à travers la France sans pour autant réussir à briser le mouvement. Parmi ces scènes qui deviennent de plus en plus habituelles de brutalité et d’intimidation, il y a aussi l’intimidation des journalistes et reporters indépendants. Visés par les flashballs, cibles de grenades, cela fait plusieurs semaines que la police cherche à empêcher les journalistes de sortir des images de sa violence. Bien souvent les journalistes indépendants sont en première ligne, a contrario des journalistes mainstream ne prêtant que peu d’attentions aux violences policières.

Cette semaine, deux d’entre eux ont été en plus arrêté et placé en garde à vue : Alexis Karland et Gaspard Glanz. Ce dernier (de l’équipe Taranis News) est depuis longtemps dans le collimateur de la police, qui n’hésite pas à le menacer de mort. Son travail de reportage des violences policières lui a déjà valu plusieurs gardes à vue et une fiche S. De plus, il a été déféré au tribunal ce lundi.

Cette escalade qui cherche à empêcher tout travail journalistique un tant soit peu critique de la ligne officielle de Castaner qui défend que les violences policières n’existent pas a été relevé par Reporter Sans Frontière qui dénonce sur Twitter le tournant autoritaire de la macronie :

De la même façon, le Syndicat National du Journalisme (SNJ) dénonce lui aussi les arrestations :

David Dufresne, un journaliste qui compile les témoignages des victimes de la Police rappelle quant à lui que depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, les journalistes représentent près de 10% des blessés :

Pour Vincent Larnier du SNJ via Europe 1 il y aurait une « volonté déterminée d’intimider » certains journalistes. Pour le gouvernement à qui il ne reste semble-t-il plus que la matraque, empêcher les images de violence policière de se diffuser est d’une grande importance et ces nouvelles déclarations de RSF et du SNJ vont à l’encontre de l’image que veut se donner Macron de « progressiste » face aux régimes « populistes et autoritaires » de Turquie ou de Hongrie. A l’approche des élections européennes, cette image de seule alternative s’étiole un peu plus.

Crédits-photo : AFP