« Dans l’après-midi du 3 avril en manif avec mes amis cheminots, celle-ci suivait son cours quand à un moment un de mes amis m’a dit ’Grand ça bloque devant, on pourra pas aller jusqu à Saint-Laz’. Moi je me suis dit ’comment ça on peut pas aller jusqu’à Saint-Laz faire les prise de paroles, cheminots, PTT, étudiants et salariés en général ?’ Je me suis avancé gentiment devant le cordon de CRS, leur expliquant que la gare saint Lazare n’était pas loin et que je m’opposais à la façon de faire des CRS parce que la convergence et le tracé de la manif devait suivre son cours.

À ce moment là, il y a eu un mouvement de foule dans la manif mais sans aucune animosité ni violence. Et là, alors que les policiers étaient aux abois je me suis fait gazer à bout portant parce qu’à mon avis trop de détermination cheminote a dépassé les forces de la république et de l’ordre en France. Je me suis retrouvé cramé à l’image de Macron en figurine à Nantes, dans l’indifférence la plus totale si ce n’est celle de mes collègues et de ma femme qui n’ont pas compris. Ma femme m’a même dit ’tu es virulent, déterminé, mais tu ne mérites pas ça’.

Aujourd’hui après 5 jours, je ressemble encore à un extra-terrestre aux yeux de mes enfants. Je sais que cette déformation maxillo-faciale passera, mais ça ne devrait arriver à aucun manifestant défendant ses droits face à un patronat et un gouvernement de plus en plus déterminés à casser du salarié sous les ordre de Jupiter. »