Parmi les personnes impliquées dans les grèves historiques de mai-juin qui ont rassemblé des milliers de travailleurs du parc, cinq salariés sont convoqués ce mardi par la direction. Ils sont possiblement menacés de licenciement. L’un d’eux est syndiqué à la CGT, qui demande leur réintégration « dans les plus brefs délais » et parle d’une « chasse aux sorcières dans le monde des rêves ». Sont également convoqués deux représentants de l’UNSA Disneyland, tandis que le syndicat rappelle que ses deux lettres du 24 mai et du 5 juin à la PDG sur la répression des salariés grévistes et les entraves au droit de grève sont restées sans réponse. Même le secrétaire général de l’UNSA Laurent Escure a pris position sur cette affaire le 19 juillet dernier. Dans Ouest-France, un délégué syndical UNSA affirme : « Ils veulent couper des têtes, montrer l’exemple ».

Alors que la contestation pourrait reprendre en septembre, la direction cherche à intimider les salariés. Ces derniers demandent toujours une hausse de 200 euros par mois, le paiement double des dimanches, une revalorisation des indemnités kilométriques et la fin des horaires dits « adaptés » ou « choisis », qui sont en réalité imposés aux travailleurs. Le 17 juillet, le comité du Mouvement anti-inflation a lancé une pétition contre les menaces de licenciement à Disneyland Paris. Elle totalise ce 24 juillet plus de 870 signatures, majoritairement d’employés du parc.

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De son côté, sur fond de tensions liées au bilan de la grève, la CFDT se plaint dans un communiqué du 14 juin d’être « traitée de syndicat Maison ». Pendant la grève, elle avait dénoncé les « partis politiques d’extrême-gauche à la manœuvre » et parlé « d’ingérence ». Début juin, elle a rappelé que « [son] ADN est la négociation » en vue des Négociations Annuelles Obligatoires fin août. Elle « assume ses responsabilités de ne pas mettre en danger les emplois directs et indirects et la pérennité de l’entreprise » et s’est fait le relai du discours du vice-président des ressources humaines de Disneyland Paris en rappelant que le « droit de grève [...] n’a pas pour vocation de créer le chaos », qu’il est « DANGEREUX » (sic).

Alors que le contexte d’inflation, loin d’être résorbé, se combine à l’autoritarisme d’un régime néolibéral en crise, il est fondamental que l’ensemble des organisations syndicales, politiques et associatives fasse front face à la répression et lutte contre les manœuvres du patronat qui cherche à nous diviser pour briser nos grèves. Demain, mardi 25 juillet, nous devons apporter tout notre soutien aux cinq travailleurs convoqués par la direction de Disneyland Paris.