Surpris par la Loi Travail et le 49.3 ? Oui et non. Patrice Clos l’a d’ailleurs signifié hier soir sur BFM à l’un des secrétaires du PS, en le renvoyant dans les cordes : « il m’a fait la leçon sur le plateau, en disant qu’on verrait bien la version de la loi qui reviendrait du Sénat. Qu’on verrait la différence. Ce que je sais, c’est qu’entre la gauche au gouvernement et la droite, il n’y en a aucune de différence ».

C’est la raison pour laquelle « les routiers de FO, on s’est engagés à tenir une semaine. Après on verra s’il faut durcir le mouvement avec le reste des professions, les ambulanciers, les taxis, le déchet. Mais s’il le faut, c’est l’euro 2016 qu’on va bloquer, car ce gouvernement ne veut rien entendre ».

C’est donc par la grève et la mobilisation qu’il faudra faire plier Hollande et Valls, Patrice Clos en est convaincu. Pour ce qui est du référendum, un temps envisagé par Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, « dans la mesure où sept Français sur dix sont contre la Loi, on ne se mouille pas trop à parler de référendum. Mais cette loi ne sera retirée que par la mobilisation ».

C’est pour cela que, depuis ce matin, les routiers de FO sont présents sur « trente-cinq actions, entre blocages, opérations escargot et distributions de tract. Les AG ont eu lieu la semaine dernière et les discussions sur la reconduction vont commencer aujourd’hui [mardi] à 17h. Il y a une fatigue, c’est normal. Sur certains barrages, comme à Bordeaux, les gars sont sur place depuis hier à 22h ».

Des soutiens ? « Il nous en faut, martèle Clos. On aimerait bien être épaulés. Il faut que tout le monde s’y mette, parce que tous seuls on n’y arrivera pas, parce que ce gouvernement s’entête. Du soutien, ça ne veut pas dire des violences, bien entendu. Mais sur Bordeaux, par exemple, ça fait deux weekends qu’on bloque des plateformes de centrales d’achat avec des soutiens. A Caen, ce matin, il y avait des jeunes avec nous sur le périphérique. C’est ce genre d’initiatives qu’il faut multiplier, parce qu’on peut gagner ».

Propos recueillis par Jean-Patrick Clech