Vendredi soir dernier, environ 70 personnes se sont réunies dans la salle des associations de la ville de Saint-Martin-Lès-Melle, à l’appel de l’Union locale CGT. Au programme, une table ronde avec Julien Leguet, porte-parole du collectif Bassines non merci, Elsa Marcel, avocate membre de Révolution Permanente et du Collectif d’Action Judiciaire, et Françoise Dubois, présidente de l’Association France Palestine Solidarité des Deux-Sèvres.

La soirée a rassemblé principalement des travailleurs et travailleuses de la région, notamment des syndicalistes de la CGT, Solidaires, des militants de l’Action Antifasciste 79, ainsi que des militants écologistes contre les Bassines et des Soulèvements de la Terre. La diversité de la composition de la salle illustre la politisation et l’implication importante de la population sur la question écologique, dans une ville située à deux pas de Sainte-Soline.

Avant de passer à un second temps plus convivial et festif, la première partie de l’événement réservée aux discussions s’est articulée autour de la dernière séquence répressive du gouvernement. « Depuis la rentrée, on assiste à une contre-offensive du gouvernement qui a pris appui sur la répression des révoltes des quartiers populaires où l’artillerie lourde a été sortie », explique Elsa Marcel, avant de poursuivre sur la volonté du gouvernement d’isoler les militants climats de la jeunesse qui se sont révoltés pour Nahel. Cette question a suscité de nombreuses réactions de la salle, débattant des perspectives de mobilisation tant sur la question des salaires et des conditions de travail que sur les Bassines et la jonction importante à faire avec les luttes des quartiers populaires.

Dans cette lignée, Julien Leguet a affirmé l’importance de s’opposer à l’arsenal répressif policier : « On doit maintenir haut et fort que la liberté de manifester est une liberté fondamentale, aujourd’hui on est prêt à aller au devant des violences policières parce qu’on y tient et nous continuerons à y tenir ». Les militants de Sainte-Soline ont en effet fait face à des violences policières d’une intensité inédite par rapport aux précédentes mobilisations écologistes. Des violences policières qui ont explosé aux yeux de tous durant les gilets jaunes et qui sont utilisées au quotidien depuis des années dans les quartiers populaires.

Une répression qui touche également récemment les organisations et les militants qui soutiennent la Palestine face à l’État colonial d’Israël. À ce titre, nous avons pu voir des organisations menacées de dissolution, des enquêtes pour apologie du terrorisme, des interdictions de manifestations, des militants interpellés, à l’image du secrétaire général de la CGT Nord, ou l’expulsion violente de la militante Palestinienne Mariam Abu Daqqa. Dans ce sens, mardi, Gaëtan Gracia, militant CGT et de Révolution Permanente, est convoqué par la police pour des tweets sur la Palestine.

La répression organisé par l’État à échelle structurelle se fait sentir également localement, comme le raconte Françoise Dubois, qui avec les autres membres de Palestine 79, se sont vu interdire par la Préfecture l’organisation à Niort de la commémoration de soutien aux Gazaouis tués par Israël. Une interdiction qui ne les a toutefois aucunement découragés.

En définitive, les discussions au cours de la soirée ont permis d’approfondir le sens de la répression orchestrée par l’État à l’encontre des différents secteurs mobilisés ces dernières années afin d’intimider et d’isoler les mobilisations. La soirée a également mis en avant la nécessité de constituer un front unique contre les offensives réactionnaires qui touchent l’ensemble de notre camp social. Dans cette logique, un prochain rendez-vous est donné dès 8 heures mardi prochain à Niort devant le tribunal de la ville pour le procès de Julien Le guet et 8 autres militants de Sainte-Soline. Un rassemblement central à ne pas manquer.