D’après une communication syndicale de la CGT Tisséo datant du 23 janvier 2024, la direction de Tisséo a licencié un conducteur de bus, nommé Amir, en décembre 2023. Le syndicat dénonce « un conseil de discipline qui a condamné sans preuve réelle et sérieuse un agent au licenciement ». En effet, c’est le 8 novembre 2023 que l’histoire a démarré avec une usagère qui a téléphoné à Tisséo pour se plaindre d’un conducteur voltigeur, affirmant l’avoir vu pratiquer la prière au fond du bus. Sur cette seule base, la direction a constitué un dossier à charge contre le salarié.

Pourtant, la direction de Tisséo ne détient aucune preuve, l’usagère en question ayant refusé même de faire une attestation sur l’honneur concernant sa dénonciation. Cela ne l’a pas empêché de licencier Amir et de laisser ce père de quatre enfants sans emploi après 11 ans de travail dans les transports toulousains. La CGT Tisséo fustige ainsi des dirigeants « qui n’ont aucun scrupule à se regarder dans leur miroir tous les jours en jetant une famille dans la misère sociale sans preuves ».

Cette sanction radicale est aussi à resituer dans le climat politique où prédomine la normalisation des idées islamophobes. En effet, la dénonciation de l’usagère, si tant est qu’elle se base sur des faits réels, s’inscrit dans un contexte plus général d’offensive réactionnaire et raciste menée par le gouvernement. Une politique qui vise à stigmatiser particulièrement les personnes racisées et immigrées, qui s’est encore incarnée avec l’interdiction de l’abaya en septembre 2023 ou encore plus récemment avec la promulgation de la loi immigration.

Cette offensive réactionnaire cherche à diviser les travailleurs quelques mois après le mouvement massif contre la réforme des retraites qui avait unifié des millions de salariés. À Tisséo, le licenciement d’Amir intervient aussi après le mouvement de grève historique pour les salaires qui avait secoué l’entreprise de transport toulousain. Face à la répression et aux offensives réactionnaires qui tentent de diviser les travailleurs, il faut faire bloc.