Crédits photo : ALAIN JOCARD / AFP

Avec son passage en roue libre sur Cnews, Georges Haddad ne s’est pas fait que des amis. Bien entendu, sa « fermeté » a du être saluée par la ministre de l’Enseignement Supérieur, Frédérique Vidal, qu’il rencontrait cet après-midi au sujet d’un possible report des examens, dont l’organisation est rendue impossible du fait de la mobilisation sur Paris 1. Il faut dire que la thématique des « professionnels du désordre » a été rejouée à la perfection. Surpassant le maître, Georges Haddad a même donné dans l’improvisation avec ses tirades sur les étudiants junkies, violents, et à la sexualité débridée – mais d’ailleurs, à ce sujet, pourquoi vouloir leur mettre la bride ? -.

Les profs en ont également pris pour leurs grades : « certains collègues se sont servis de la situation pour faire apparaître leur personnalité, […] en manque de reconnaissance parce que scientifiquement […] pas au niveau », a déclaré Haddad, enflammé. Les enseignants concernés sauront apprécier. Et ils ont d’ailleurs rapidement riposté par une communiqué de l’Assemblée Générale des personnels qui se tenait justement ce mardi matin.

Alors, contrairement à ce que dit Georges Haddad, la situation n’est pas « préinsurectionnelle » à Tolbiac et encore moins à Paris 1. La présidence de l’université, et encore moins celle de l’État, n’est pas menacée par le « peuple en arme », loin de là. Et si Georges Haddad arrêtait les insultes à l’encontre de son personnel et de ses étudiants, refusait de leur envoyer les flics, voire se mettait à les défendre, il serait probablement très bien accueilli dans la « fosse » qui constitue l’entrée du site de Tolbiac. A l’inverse, pas plus tard que ce matin, ce dernier a annoncé souhaiter contacter le ministère de l’intérieur pour faire évacuer le site et s’est tout simplement assis sur les revendications de la communauté universitaire de Paris 1 mobilisée en assurant que « Oui, la loi Vidal s’appliquerait à Paris 1 ». Vous cherchez encore quel protagoniste cherche et utilise la violence ?

Mais il est vrai que la mobilisation qui prend forme à Paris 1 s’étend et prend une nouvelle force – ce qui fait enrager le président. Ce sont 6 sites qui sont actuellement touchés par la mobilisation contre la loi Vidal : Tolbiac et Saint-Charles sont occupés ; le site René Cassin est fermé administrativement tout comme l’institut de géographie ; la Sorbonne est rendue inaccessible car entourée d’un escadron de CRS ; la Maison des Sciences Économiques, qui était supposée accueillir les épreuves de partiels délocalisés, a été finalement fermée. Sa directrice, qui a refusé d’organiser les partiels alors que la MSE était entourée par des cordons de CRS et que ses collègues enseignants étaient massivement en grève, a été forcée à la démission par le président de l’Université.

Un élément à charge de plus dans son dossier.