Nous en parlions ici la semaine dernière, (l’ex-metteuse en scène et militante Solveig Halloin avait porté plainte pour viol ---> http://www.revolutionpermanente.fr/Accusation-de-viol-Solveig-Halloin-temoigne-contre-son-violeur-presume-Philippe-Caubere ) contre celui qu’elle considérait comme son mentor. Le viol se serait passé dans un hôtel de Béziers 8 ans plus tôt. La jeune femme raconte les années de reconstruction mentale qu’elle a parcouru avant de pouvoir parler des violences qu’elle a subi cette nuit là, en grande partie à la suite du mouvement de libération de la parole sur les violences machistes Metoo.

Dans ce qu’il appelle une lutte « contre ce tribunal de l’opinion et toutes les opérations de lynchage qui en résultent », Caubère a porté plainte contre Solveig Halloin pour avoir « diffamé » ou encore « sali publiquement » son nom. Un combat pour la défense de son image qui semble être déplacé face à de telles accusations. Dans la foulée de sa plainte, la victime présumée en a appelé aux autres femmes qui auraient subi des violences machistes de la part de Phillipe Caubère à se joindre à elle et à témoigner contre celui qu’elle qualifie de « serial violeur » et de « prostitueur »

Le traitement médiatique de cette affaire à une odeur de réchauffé. Celui-ci reprend en effet le sempiternelle schéma de l’homme-artiste victime de diffamation pour être « trop ouvert d’esprit ». Halloin étant quant à elle renvoyée à celle qui diffame, qui détruit la montée artistique du soleil du théâtre français et non la victime présumé qui porte plainte contre l’agresseur présumé qui a détruit sa vie professionnelle, l’actrice ayant quitté les planches, et personnelle. Un traitement qui témoigne à nouveau de la prégnance et la prédominance de la culture du viol.