Josefina Martinez, correspondance d’Athènes

Il suffit de se promener dans les rues de la capitale pour constater la crise profonde que traverse le pays. Des commerces au rideau de fer fermé se succèdent, le long des avenues, et, partout, des tags et des affiches appelant au « non », pour le référendum du 5 juillet dernier.

Les marchands de journaux, eux aussi, donnent une bonne idée du climat politique. L’ensemble des unes des journaux et des magazines grecs, ces derniers jours, sont consacrées à l’intense débat qui traverse Syriza, ainsi qu’aux négociations avec les créanciers.

Une réunion du Comité Central de Syriza devrait se tenir ce jeudi. La Plateforme de Gauche, de l’ancien ministre Panagiotis Lafazanis, espère « gagner » le débat en interne au sujet du troisième Mémorandum et des mesures austéritaires que s’apprête à mettre en œuvre le gouvernement. La Plateforme appelle Tsipras à « revoir » l’accord, à rompre avec la Troïka et à lancer un « Plan B », de façon à renouer avec « l’esprit de Syriza ».

Tsipras, lui, entend les choses d’une autre oreille. Dans une interview diffusée mercredi par radio Kokkino, la radio du parti, le premier ministre a suggéré qu’il pourrait appeler à des élections anticipées s’il ne compte pas sur une majorité parlementaire au sein du groupe Syriza et Anel au parlement, et il a même proposé un congrès extraordinaire du parti pour la rentrée, en septembre. Avec une pointe d’ironie, Tsipras ne s’est pas privé d’épingler les secteurs les plus critiques au sein de Syriza, à commencer par la Plateforme, qualifiant de « surréalistes » les positions consistant à dire qu’ils continuent à soutenir le gouvernement tout en votant, au parlement, contre les principales mesures voulues par ce même gouvernement.

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Au cours des prochains jours, dans le cadre d’une couverture « spécial Grèce » depuis Athènes, Josefina Martinez, Laura Varlet, Alexadra Rios reviendront pour La Izquierda Diario, revolutionpermanente.fr ainsi que Leftvoice, sur les répercussions des accords avec la Troïka, l’état du mouvement social grec ainsi que la crise que traverse Syriza.