En juin 2019, Taha Bouhafs avait été interpellé par un policier lors d’un rassemblement pour les sans-papiers devant Chronopost à Alfortville. Une interpellation scandaleuse et particulièrement violente, qui lui avait causé des blessures importantes, son épaule ayant par exemple été déboitée, et contre laquelle il avait décidé de porter plainte. Pour se protéger, le policier de la BAC mis en cause, accuse Taha « d’outrage et rébellion sur une personne dépositaire de l’autorité publique ».

Une accusation qui apparait mensongère, au vu de la vidéo de l’altercation avec cet agent sortie ce matin, sur Twitter par Taha. Une vidéo, qui était auparavant restée dans son téléphone, saisi arbitrairement et mis sous scellé pendant plus de 8 mois.

Cet enregistrement montre bien le journaliste militant demander à plusieurs reprises au policier d’arrêter de le « pousser » , de le « toucher », de le « frapper » et de lui « mettre des coups ». On voit très clairement le policer tenter d’intimider Taha Bouhafs, l’empêcher de filmer et de faire son travail. Par ailleurs, contrairement à ce que déclare l’agent de la BAC, Taha ne l’a pas menacé, ni insulté, jamais il ne prononce la phrase qu’on lui reproche avant son interpellation : « T’es une racaille de flic », comme l’explique le journal 20 minutes.

Tant les menaces du policiers, qui le pousse et lui explique « de faire attention à ce qu’il dit », que la violence avec laquelle Taha Bouhafs a par la suite été interpellé témoignent bel et bien d’une énième tentative d’intimidation envers un journaliste engagé, qui a révélé des scandales d’Etat, comme la vidéo de Benalla frappant des manifestants, et prend parti pour les luttes sociales. Son procès, reporté ce vendredi au 8 janvier, n’est qu’un moyen pour le policier en question de se couvrir. L’acharnement judiciaire et policier qui pèse sur Taha Bouhafs pour le faire taire doit cesser.