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Le quotidien d’une « nantie » du rail

Témoignage de cheminote : « Il est 6h10. J’ai les doigts qui font mal, il fait -12°C »

Alors que les médias s’en donnent à cœur joie pour faire passer les cheminots pour des privilégiés et tenter de « diviser pour mieux régner », les témoignages de salariés de la SNCF affluent sur les réseaux sociaux, rétablissant un peu de vérité et surtout beaucoup de solidarité, quoi qu’en disent les sondages. Pour continuer à encourager ces solidarités entre cheminots et usagers que les dirigeants redoutent tant, nous relayons ci-dessous le témoignage publié par une cheminote sur Facebook, et invitons tout cheminot ou usager solidaire à nous transmettre son témoignage à [email protected].

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« Il est 6h10. Malgré mes 2 paires de gants enfilés en 2 couches superposées, j’ai les doigts qui font mal, j’ai froid. Il fait -12 degrés. Ça fait déjà 30 minutes que je suis dehors, sur les voies, à exécuter les tâches de sécurité qui m’incombent pour que les trains puissent partir à l’heure...

Mon réveil sonne souvent avant 4 heures du matin, je rentre souvent après 22h30. Je travaille aussi bien les jours de semaine que les week-ends, jours fériés, les jours d’anniversaire de mes enfants, de ma mère, de mon père, de ma nièce, à Noël... je ne peux pas être là à chaque fois.

J’aime mon métier, je l’ai choisi ! Avec ses avantages et ses inconvénients. J’ai signé un contrat de travail, qui définit les conditions de rémunération et tout le reste. Je ne voudrais pas que tout ça tombe à l’eau...

Les visites médicales sont strictes... le moindre problème d’audition, de vue... peut faire basculer notre vie professionnelle avec des conséquences sur la vie personnelle... et j’en ai des collègues dans cette situation.

On veut nous faire porter le chapeau de beaucoup de choses. Nous serions des privilégiés... oui nous avons quelques privilèges. Et alors ? Ailleurs personne n’a aucun avantage ? Bien sûr que si ! Pourquoi nous devrions les laisser s’envoler ? (…) Qu’ils modifient déjà les conditions de retraite des ministres, qu’ils tapent d’abord ailleurs que chez nous...

J’ai rejoint mon bureau, j’enlève mes gants, je ne sens plus le bout de mes doigts. Je suis cheminote et j’en suis fière. Je suis cheminote et si mon boulot vous fait rêver, si soi-disant on est si bien payés, qu’on a tellement d’avantages... venez... nous sommes en sous-effectifs. D’ailleurs c’est pour ça que mon planning cette semaine me fait travailler 50 heures et que la semaine prochaine je ne pourrai pas fêter les 18 ans de ma nièce avec mon mari et mes enfants. Mais je serais apparemment une privilégiée... »


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