« On voit bien que le pouvoir est fragile, et qu’il se réfugie derrière la police pour faire rentrer les personnes mobilisées dans le rang » expliquait un gréviste ce mardi sur le piquet de Donges. En effet, après avoir réquisitionné les éboueurs, et désormais les raffineurs de Fos-Sur-Mer, le gouvernement s’est attaqué une nouvelle fois au droit de grève en évacuant le blocage du dépôt pétrolier de Donges dans la nuit du lundi au mardi.

Depuis près d’une semaine, les raffineurs, les électriciens, gaziers, cheminots et dockers en grève bloquaient le dépôt pétrolier de Donges. Depuis mercredi soir, ils étaient mobilisés nuit et jour, 24h/24h, pour tenir le blocage.

Vers 2h30, dans la nuit de lundi à mardi, 20 fourgons de gendarmes sont arrivés pour évacuer le blocage du dépôt pétrolier afin de permettre à un navire pétrolier d’accoster. Selon FranceBleu, les grévistes ont tenté de maintenir le blocage pendant plus de 2 heures, face aux LBD-40 et aux grenades de désencerclement des gendarmes, qui auraient blessé deux salariés présents sur place selon les grévistes.

Cette répression fait suite aux menaces du ministre de l’industrie qui déclarait dimanche que « le gouvernement prendrait ses responsabilités » face à la grève dans la pétrochimie. Une offensive "motivée" par le durcissement de la lutte contre la réforme des retraites dans les raffineries après l’utilisation du 49.3. En effet, ces derniers jours, en Normandie et dans la raffinerie de Petroineos les travailleurs avaient décidé de l’arrêt des installations.

A Donges, face à l’offensive répressive, l’heure n’est cependant pas à la démoralisation. Au dépôt SFDM et à la raffinerie de Donges, la grève reste majoritaire. « Si les grèves reconductibles continuent et s’amplifient, le gouvernement va devoir trouver une solution. Il faut qu’on tienne le cap » promet un gréviste.

Face au durcissement du mouvement, le gouvernement répond par la matraque, et tente de tuer la mobilisation dans l’œuf attaquant les secteurs du monde du travail en reconductible, à l’instar des raffineurs et des éboueurs. Dans la rue comme sur les piquets, il est essentiel de répondre par la solidarité avec les secteurs mobilisés, comme l’ont fait la CGT de la raffinerie de Fos-sur-Mer qui a appelé au rassemblement pour soutenir les raffineurs menacés de réquisitions, où les étudiants de l’inter-fac parisienne qui ont manifesté pour soutenir les éboueurs mobilisés.

De ce point de vue, il faut exiger de l’intersyndicale une réponse à la hauteur des attaques violentes contre le droit de grève et les manifestants des derniers jours. Les directions syndicales doivent se positionner de façon urgente pour dénoncer mais aussi organiser la riposte, en mettant tous leurs moyens au service de la solidarité mais aussi de la généralisation de la grève face au gouvernement.