Après un appel sur Snapchat, une centaine de lycéens du Lycée polyvalent Raymond Naves a commencé très tôt aujourd’hui à empiler des poubelles et des palettes devant l’établissement sans attendre la grève générale du 5 décembre. Même s’il n’y a pas de revendication précise à l’heure actuelle, tous les élèves ont en tête l’attaque sur les retraites et ont toujours en travers de la gorge la réforme du Bac dont ils subissent la mise en application cette année.

Autour des poubelles en feu, les lycéens parlent de leur avenir conditionné par une situation de précarité généralisée, comme le dit L, lycéenne anonyme, qui ne laisse entrevoir qu’une situation de précarité conditionnant un avenir à une vie de misère.

Le gros dispositif de répression déplacé spécialement pour les lycéens a sévi toute la matinée à coups de gaz lacrymogènes et de charges dispersives. Des jeunes se sont fait poursuivre par la BAC et six d’entre eux ont été interpellés et mis en garde à vue suite au blocage. Ce dispositif est une démonstration claire de tentative d’intimidation face à la capacité de débordement de la situation qui est propre à la jeunesse.

La répression qu’ont subi les jeunes de Raymond Naves n’est vraiment pas une démonstration de force isolée, en témoigne le procès des lycéens de Romain Rolland à Ivry qui débute cette semaine. La police, et l’État derrière elle, tente de museler la jeunesse à l’image de la vidéo insoutenable diffusée l’année dernière montrant les jeunes de Mantes-la-Jolie agenouillés.

Raymond Naves avait été un des premiers lycées à se mobiliser en décembre dernier au moment de l’irruption des gilets jaunes sur la scène politique française. Aujourd’hui on pouvait entendre sur toutes les bouches la perspective de la jonction entre les jeunes lycéens et le monde du travail. Si la jeunesse dans son ensemble rejoint le mouvement contre la réforme des retraites, ce n’est pas seulement une annulation de la réforme qui est possible mais l’accomplissement de toutes nos exigences pour une vie meilleure.