La répression s’intensifie. Le premier mois de la mobilisation, entre le 17 novembre et le 17 décembre, on avait déjà affaire à 4500 gardes à vues et 216 incarcérations. Dans sa note du 29 décembre aux préfets, Castaner a demandé explicitement la « libération complète et définitive » de tous les rond points occupés. Plus récemment, on a pu voir Eric Drouet, figure du mouvement, placé en garde à vue pour "manifestation non déclarée". Symbole du durcissement de la répression, il est actuellement sous contrôle judiciaire.

La répression gouvernementale c’est aussi des dizaines de gilets jaunes condamnés à de la prison ferme. Comme si cela ne suffisait pas,les amendes pour « occupation sans autorisation de la voie publique », allant jusqu’à 3000 euros, sont maintenant utilisées contre les gilets jaunes. Les préfectures en viennent même à refuser les demandes d’autorisations à manifester comme à Avignon avec la marche des femmes gilets jaunes.

Cette stratégie de répression policière et judiciaire est là pour tenter d’imprégner l’idée que tout est sous contrôle ainsi que le « retour à l’ordre républicain ». L’Elysée l’exprime bien : « Il faut maintenant tourner la page ». D’ailleurs Macron lors de ses vœux l’avait bien fait comprendre en qualifiant les gilets jaunes de foules haineuse. Il avait aussi rappelé qu’il comptait garder le cap, n’enterrant pas son mépris.

Cette intensification en cours de la répression illustre la profonde difficulté dans laquelle se retrouve aujourd’hui le gouvernement qui, faute d’avoir réussi à éteindre la colère sociale, n’a plus que l’option répressive pour tenter d’étouffer le mouvement. Un pari risqué qui est loin d’avoir porté ses fruits pour le moment et qui au contraire a plutôt eu comme effet de mettre à nu le rôle social de la police et de la justice ainsi que les intérêts qu’elles défendent, provoquant, légitimement beaucoup de colère et d’indignation chez les gilets jaunes.

Crédits Photo : Alexandre Marchi/L’Est Républicain/MAXPPP