Le rendez-vous est fixé depuis longtemps. Il est réglé sur le calendrier parlementaire d’approbation d’une loi à laquelle on reproche d’accentuer la dégradation des conditions de travail du personnel de la santé et, en conséquence, la qualité des soins dispensés aux patients. On craint d’une part que les « Groupements Hospitaliers de Territoire » (GHT) ne mènent à un démantèlement des petites structures de proximité au profit des gros établissements et d’autre part, que les mesures du plan triennal –qui impliquent dix milliards d’économie sur l’assurance maladie dont trois sur les hôpitaux – n’aggravent un manque de moyens déjà patent. 

Cafouillage syndical à l’AP-HP
Après une journée d’actions locales à l’AP-HP en demi-teinte et la trahison de la direction de la CFDT, de nouveaux désaccords ont vu le jour au sein de l’intersyndicale. Ils portent notamment sur le fait d’organiser une manifestation du secteur au départ du siège de l’AP-HP, avenue Victoria, à 10 heures, qui rejoindrait ensuite le rassemblement devant le Sénat. La CGT et Sud seraient pour, tandis que FO souhaiterait plutôt se rendre directement au Sénat. Le résultat de ces tergiversations : un tract d’appel qui ne donne aucun rendez-vous. Le déficit d’information sur cette manifestation risque de rendre difficile une mobilisation massive des hospitaliers parisiens.

La CFDT : un pied dedans, un pied dehors

La CFDT a confirmé par un tract son entrée unilatérale dans un processus de négociation avec Martin Hirsch. Il repose sur des « compensations » à l’application de son plan de réorganisation du temps de travail : « Constatant la situation de blocage néfaste aux agents et le risque d’un passage en force du projet de réorganisation du temps de travail du DG [Directeur Général], le syndicat CFDT AP-HP a décidé de rentrer dans un processus de dialogue avec la DG [Direction Générale] ». Plus loin : « La CFDT prend ses responsabilités. C’est en nous exposant que nous protégerons les intérêts des agents. Il faut sauver ce qui peut l’être. Rien n’est gagné et nous sommes toujours dans l’intersyndicale ».
Cette dernière phrase est pour le moins contradictoire, dans la mesure où la revendication commune à l’intersyndicale et au mouvement de l’AP-HP reste le retrait définitif du Plan Hirsch. Revendication que la CFDT a explicitement abandonné pour « sauver ce qui peut l’être ».

Un manque de perspectives

Alors que la manifestation du 17 septembre a été un succès relatif, l’absence d’une nouvelle échéance centrale après celle de demain, crée une incertitude sur la suite de la mobilisation et peut mener à un essoufflement. Face à une intersyndicale divisée, une idée devient de plus en plus prégnante : il faudrait que les bases se réapproprient le mouvement et se dotent d’une structure de coordination émanant des AGs d’établissement

Toutes et tous avec le personnel de la Santé !
La lutte contre la Loi Santé et le Plan Hirsch sont pourtant l’affaire de toutes et tous. Loin de répondre à des aspirations corporatistes, le mouvement défend la qualité des soins dont toute la société bénéficie. C’est pourquoi Révolution Permanente appelle à la solidarité avec le personnel de la Santé en lutte et au soutien actif à toutes les actions prévues demain.