A l’ère de la pratique du team-building, ces séances payées par les entreprises – souvent des start-up – censées permettre une meilleure cohésion entre petit chef et subordonnés, un manager d’une entreprise de maintenance de chauffage a été licencié pour avoir été un peu trop proche de ceux à qu’il a pour rôle d’ordonner. Le licenciement ayant eu lieu en 2013, celui-ci a été confirmé par la cour de cassation dernièrement. Les fait reprochés à l’ancien manager : une proximité assumée entre lui et les collègues qu’il dirige, le rendant « inapte » professionnellement ».

Mais inapte à quoi exactement ? Les liens tissés avec ses employés étaient vus d’un mauvais œil par sa direction car ceux-ci pouvaient rendre le manager inapte à exercer sa fonction. C’est à dire inapte à contrôler le travail des employés, à les fliquer, à exiger des comptes sur leur activité, donc inapte à les exploiter au profit de l’entreprise.

En dernière instance, cette affaire met un peu plus en relief l’hypocrisie ambiante d’une société qui se veut flambant neuve mais qui pratique encore les rites de l’ancien monde. Si Macron et ses confrères qui se réclament d’une libération du travail promeuvent ce modèle, c’est en ayant connaissance de la nature insidieuse de l’exploitation. Preuve en est, tout écart à la règle est sévèrement réprimé par les instances mêmes qui se font le chantre de ces modèles néolibéraux.