« La claque [...], on était 66 millions à vouloir te la mettre ». C’est par cette sentence qu’un auditeur de France Inter a interpellé Manuel Valls mercredi matin pour exprimer ce que la majorité de la population opposée à la loi Travail a ressenti quand, mardi dernier, les images de la gifle assénée à l’ex-premier ministre en Bretagne ont tourné. En effet, en visite dans les Côtes-d’Armor à Lamballe, le candidat à la primaire de la gauche s’est fait giflé à la sortie de la mairie par un jeune homme.

En réaction à cette petite bousculade, le premier ministre a déclaré « si vous laissez passer un acte de violence, c’est que vous acceptez cette violence ». En toute logique, il ne devrait donc pas porter plainte car il fait office de champion en la matière. Avec le nombre de crimes policiers et de violences contre les manifestants opposés à la loi travail, meurtris par les flash-ball et les gazs lacrymogène tirés en flux tendu, il a déjà assez montré qu’il acceptait le violence et même qu’il n’hésitait pas à y avoir recours en permanence.

Ce matin encore, il a persisté en répondant « Il y a de la violence dans notre société. Il y a de la violence sociale. Il y a des gens qui souffrent. » à l’auditeur qui s’était réjouis du retour de bâton que l’ancien ministre a reçu mardi. Reconnaître la violence, c’est la moindre des choses quand on est un forcené du 49.3 et qu’on a commandé la sévère répression contre les travailleurs et les étudiants qui se sont battus contre la loi travail.

Pourtant, c’est la politique du déni qui anime Valls. Dans un numéro rôdé, il fustige avec autorité la violence qui le touche sans prendre conscience qu’il en est la cause directe. Mais cette posture bonapartiste, accentuée depuis l’état d’urgence permanent, ne semble pas vraiment faire recette quand on sait que les chances de victoire du candidat le plus autoritaire du cirque des primaires à gauche se voient sérieusement contestées par les cautions de gauche du PS Hamon et Montebourg. Pour Valls, espérons que la claque électorale lors de primaire lui fera surement prendre conscience que les travailleurs ne veulent résolument pas de lui.