Valérie Pécresse continue de vouloir faire payer les franciliens. Alors que le Pass Navigo avait subi une augmentation de 12% en 2023, passant de 75,20€ à 84,10€, la présidente de la région et d’Ile de France Mobilités (IDFM) souhaite poursuivre l’augmentation des tarifs des transports en commun, pour que le Pass Navigo atteigne les 86,30€, soit une augmentation de 2,6%. Ce projet d’augmentation doit être validé en décembre.

Si IDFM présente cette nouvelle hausse comme une simple « modération tarifaire », ces 2,6% d’augmentation devraient venir s’ajouter à la longue liste des hausses des transports commun en Ile-de-France. Depuis 2015, date à laquelle le Pass Navigo a été dézoné (c’est-à-dire que le prix mensuel est devenu le même pour toute la région, quand il existait auparavant plusieurs zones de tarification), le prix mensuel était fixé à 70€. Avec cette nouvelle augmentation, le Pass Navigo aura été augmenté de 23,2% en huit ans, quand l’inflation globale mesurée entre 2015 et 2023 est aux alentours de 16,6%.

Une augmentation d’autant plus inacceptable que le bus, métro et RER de la métropole parisienne sont loin d’avoir vu une augmentation de leur qualité : alors que l’état de nombreux bus laissent de plus en plus à désirer, le trafic n’est revenu qu’à 90% de son état pré-Covid, de source syndicale. En 2022, 63% des franciliens estimaient que l’amélioration des transports communs devait être une priorité des pouvoirs publics, faisant de celle-ci la première inquiétude des franciliens.

Alors qu’Emmanuel Macron tente de se présenter en « champion de l’écologie », les transports en commun coûtent toujours plus cher. Etant donné que ces dépenses sont souvent incompressibles pour les usagers qui doivent aller étudier ou travailler, c’est une nouvelle fois sur d’autres dépenses qu’il faudra rogner, sur l’alimentaire, l’énergie ou encore les quelques loisirs qu’il nous reste. Face au réchauffement climatique et à l’inflation, les transports en commun devraient tous être gratuits et accessibles à tous et toutes. En 2018, les recettes provenant du prix des tickets et abonnements avaient rapporté 2,83 milliards à IDFM, une somme ridicule comparées à l’augmentation des budgets de l’armées, qui gagneront près de 20 milliards par an d’ici 2030. Des missiles pour l’armée ou des RER pour tous ? Le gouvernement a fait son choix.