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Soutien à la Palestine

Victoire ! L’interdiction d’un rassemblement de soutien à la Palestine à Melun suspendue

Interdit hier par la préfecture de police de Melun, le rassemblement de soutien à la Palestine prévu ce matin à 11h à Melun a finalement pu se tenir. La préfecture avait menti ouvertement sur différents éléments pour justifier son interdiction.

Lorélia Fréjo

11 novembre 2023

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Victoire ! L'interdiction d'un rassemblement de soutien à la Palestine à Melun suspendue

Ce matin a eu lieu l’audience du référé liberté concernant l’arrêté d’interdiction de la Préfecture de Melun du rassemblement de soutien au peuple palestinien prévu ce matin à 11h à Melun. Une interdiction défendue par la préfecture de police dans son arrêté au nom du risque que le rassemblement « serve de tribune à l’expression d’idéaux en faveur de la Palestine et de positions critiques à l’égard de la politique d’Israël, de nature à inciter toute forme de haine notamment raciale ».

Un prétexte scandaleux, face auquel les avocats Maître Dufresne-Castets, Marcel et Brengarth ont déposé un référé-liberté auprès du tribunal administratif de Melun. Après une bataille pour obtenir une audience, elle a eu lieu ce matin à 8h30. La Préfecture de police n’a même pas daigné présenter un avocat ou un représentant en défense de son interdiction.

Marie-Laure Dufresne-Castets a plaidé contre l’interdiction du rassemblement, car toute interdiction de manifestation constitue une « atteinte à une liberté publique fondamentale » et doit donc être « une exception », justifié par un « risque avéré de trouble à l’ordre public ». L’avocate a défendu que les arguments de la préfecture en ce sens consistaient principalement en des calomnies contre les organisateurs. Les organisateurs, Sud CT 77 et le collectif « Rencontres-formations Melun » et les organisations appelantes : NPA, Révolution Permanente, Solidaires 77 et l’Association antifasciste 77 étaient en effet accusées sans fondement d’appeler à un rassemblement pouvant être « un danger pour la paix sociale » et le lieu de « discours incitant à la haine fondée sur des préjugés religieux ».

Pour l’avocate, ces arguments de la préfecture ne tiennent pas car ils sont défendus par l’arrêté d’interdiction « au regard de l’émoi » suscité par l’actualité politique. Hors, c’est bien cette émotion qui justifie ce rassemblement politique de soutien à une population en ce moment sous les bombes, avec des milliers de victimes. L’avocate est d’ailleurs également revenue sur les accusations portées à l’encontre de Révolution Permanente, et sur les mensonges de la préfecture concernant le rassemblement de soutien aux quatre militants interpellés par la police pour un collage.

Dans son arrêté, celle-ci affirmait en effet que ce rassemblement avait donné lieu à des « appels aux massacres et au génocide ». Un mensonge symptomatique des calomnies de la préfecture puisque de tels propos n’ont évidemment jamais été tenus, l’avocate soulignant d’ailleurs l’absence du moindre élément en ce sens. Elle a également rappelé les positions claires de Révolution Permanente vis-à-vis des méthodes du Hamas. Par ailleurs, Maître Dufresne-Castets a rappelé que le rassemblement n’avait pas pu être déclaré simplement au regard de l’urgence de la situation.

Enfin, l’avocate a contesté les arguments sécuritaires de la préfecture, qui développait sur le manque d’effectif et la simultanéité du rassemblement avec une commémoration du 11 novembre pour justifier l’interdiction. Elle a rappelé que ce n’est pas aux organisateurs de prévoir cela et que le rassemblement devait réunir entre 50 et 100 personnes seulement, mais également l’absence de contradiction et concurrence entre la commémoration du 11 novembre en hommage aux victimes de la boucherie de 1914 -1918 et un rassemblement pour les milliers de victimes civiles en Palestine.

A la suite de cette audience, la juge a statué contre la décision de l’arrêté préfectoral et pour le maintien de la manifestation. Une victoire pour le droit de se mobiliser en soutien au peuple Palestinien, alors que plus de 12 000 personnes ont été tuées depuis le 8 octobre, qui constitue un point d’appui pour lutter contre la répression de la solidarité à la Palestine, après les arrestations scandaleuses de militants pour un collage à Melun ou l’expulsion de Mariam Abu Daqqa.

Le rassemblement qui s’est finalement tenu place Praslin à Melun a rassemblé plus d’une centaine de personnes et un comité Palestine va être organisé sur ville. La lutte pour le peuple palestinien continue !


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