En mai 2023, Révolution Permanente était attaqué en justice par un ancien délégué syndical CFE-CGC dans l’aéronautique, directeur adjoint des opérations chez AAA. Celui-ci avait signé en 2020 un PSE monstre ayant abouti à des licenciements massifs. A l’époque, RP avait joué un rôle important dans la dénonciation de cette offensive, donnant la parole aux travailleurs en lutte, dénonçant l’hypocrisie du directeur général, élu LR et le cynisme d’une entreprise qui supprimera finalement 567 emplois, dont une grande partie pendant les fêtes.

Surtout, RP avait mis en avant le piège du « dialogue social » dans le cadre des batailles ouvrières, constituant un obstacle à la mobilisation et permettant de faire passer des attaques brutales. Dans ce cadre, nous avions notamment donné la parole à un travailleur de l’entreprise révélant les coulisses de ces pratiques en dénonçant la promotion obtenue par l’ancien délégué syndical à la même période. Ce sont ces propos qui ont valu à RP un procès en diffamation.

Au cours de l’audience en février, nous avons défendu notre travail de journal militant, « du bon côté de la barricade », et le droit de la presse révolutionnaire à s’attaquer aux patrons et aux délégués syndicaux qui se mettent à leur service. Une lutte juridique menée avec nos avocats Me Sauvignet et Me Marcel, pour continuer à porter la parole des ouvriers en lutte sans risquer de procès-bâillon systématiques qui s’est conclue par une victoire ce mardi. Le tribunal de Toulouse a en effet prononcé la relaxe de RP et demande au plaignant de nous verser 1500 euros.

Nous remercions l’ensemble des soutiens présents à l’audience, les collectifs, organisations syndicales et politiques, élus qui ont signé l’appel « RP attaqué en justice pour avoir dénoncé un plan social : solidarité face au procès-bâillon ! », et toutes celles et ceux qui nous ont témoigné leur solidarité face à une attaque qui peut être lourde de conséquence pour un média comme le nôtre. Vive la presse militante, continuons de la défendre face aux intimidations de l’État et des patrons.