Dès 7h30 ce matin, une centaine d’étudiants et participants des Nuits Debout de Paris et région parisienne se sont retrouvés pour une opération un peu particulière. Ayant appris il y a quelques semaines qu’un salarié prestataire sur le site était menacé de sanctions disciplinaires pour avoir incité par mail les syndicats et salariés du centre à voir le film Merci Patron et à participer au le 31 mars à République, la réaction n’a pas tardé à s’organiser. Par texto, au bouche à oreille, les repérages ont été fait, un tract d’adressant aux 11000 travailleuses et travailleurs du site (qui sont surtout des techniciens et cadres) a été rédigé. Et, spontanément, plusieurs dizaines de personnes se sont inscrites pour prendre part à l’action.

Nous avons pu échanger avec le salarié qui subit cet arbitraire patronal : "Je trouve ça chouette, je suis impressionné de voir qu’il y a autant de monde, ça fait plaisir de voir des gens venus d’aussi loin. Mais je ne le prends pas comme un soutien pour moi en particulier, l’important c’est de faire parler du mouvement, vis à vis de gens qui ne le voient qu’à la télé qui ne montre que ce qu’elle veut. Car c’est un mouvement qui concerne tout le monde, donc y compris les salariés d’ici, même s’ils sont plutôt privilégiés".

Cette première action réussie de soutien et d’interpellation d’un secteur du salariat par la Nuit Debout, initiative lancée par la commission grève générale, sera suivi de beaucoup d’autres. C’est la convergence des luttes au concret. Comme on chantait ce matin à Guyancourt "à seize ans apprenti, tu travailleras toute la nuit, à vingt ans étudiant, tu bosses dans les restaurants, à trente ans le crédit t’en prendras pour toute la vie, soixante ans retraité, tu seras même pas retraité". Ou alors, la Nuit debout et la grève reconductible dès le 28 avril inventeront un autre avenir. "Renault, debout, soulèves toi". Et toutes les entreprises, la fonction publique, la jeunesse, les quartiers !