Correspondants

Tout au long du parcours, entre Denfert-Rochereau et Invalides, le carré de tête a été précédé d’un important dispositif policier, en accord avec les directions syndicales selon la Préfecture de Police. Les rues latérales, elles, étaient toutes bouclées par des détachements de CRS ou de gendarmes mobiles, boucliers à la main, alors que sur la fin du parcours, c’était des murs anti-émeutes qui avaient été dressés.

Lors de cette cinquième journée appelée par l’Intersyndicale, avant les grèves interpro prévues pour les 17 et 19 mai, le dispositif policier n’a pas empêché plusieurs dizaines de milliers de manifestants de défiler dans Paris pour scander leur colère contre la Loi Travail et contre ce 49.3 vécu comme un coup de force du gouvernement.

A la suite d’incidents qui ont éclaté à l’angle Montparnasse-Vaugirard, c’est surtout aux Invalides que les flics n’ont pas lésiné sur les tirs de grenades lacrymogènes pour, littéralement, nettoyer la Place Vauban. Une façon de décourager tou-te-s celles et ceux qui comptent bien se retrouver, à 19h, devant l’Assemblée Nationale. Les étudiants, les lycéens ainsi que les cortèges syndicaux ont été abondamment gazés, peu après 16h.

Ceux qui ont alors choisi de se replier vers Saint-François-Xavier ont rapidement pu constater qu’un autre comité d’accueil, boucliers et matraques en main, était au rendez-vous. Alors que les manifestants voulaient tout simplement prendre le métro, de nouvelles charges ont été ordonnées, accompagnées de gazages en règle. Dans ce qui ressemblait, jusqu’à 17h30, à une nasse à ciel ouvert, plusieurs manifestants étaient encore pris au piège : parmi eux six blessés dont un gravement atteint au bras par un tir de flashball à bout-portant.

Un bel exemple de la « détermination dans le respect des lois » encore réitérée par Bernard Cazeneuve aujourd’hui, alors que les débats se poursuivent au Palais Bourbon à la suite de la motion de censure déposée. Une motion qui devrait être votée, indépendamment de la droite qui l’a déposée, par tous les députés de gauche qui se disent opposés à la Loi Travail, au 49.3 et aux mesures liberticides de ce gouvernement bleu-CRS.