Nous tenons tout d’abord à reproduire la justification de Youtube pour décider que notre vidéo « La répression policière au rendez-vous des mobilisations du 31 mars » soit soumise à une limite d’âge – autrement dit interdite aux mineurs, ainsi qu’à toutes les personnes ne disposant pas de compte Youtube et ne pouvant donc pas justifier de leur âge.

« Bonjour Révolution Permanente,

La communauté YouTube a signalé qu’une ou plusieurs de vos vidéos présentent du contenu inapproprié. Après examen, nous avons conclu que le contenu de ces vidéos n’est pas adapté à tous les publics. Par conséquent, nous avons soumis à une limite d’âge les vidéos suivantes :

La répression policière au rendez-vous des mobilisations du 31 mars

En conséquence, ce contenu est soumis à une limite d’âge.

En général, les vidéos qui présentent un contenu visuel indécent ou violent, dont le but est de choquer, susciter un intérêt malsain ou porter atteinte au respect des individus, ne sont pas autorisées sur YouTube. Les contenus incitant à la violence ou encourageant des activités dangereuses sont également interdits. Nous examinons les vidéos au cas par cas, et n’autorisons que quelques exceptions quand leur but est explicitement d’ordre pédagogique, documentaire, artistique ou scientifique.

Par conséquent, nous demandons aux utilisateurs mettant en ligne une vidéo de publier le plus d’informations possible dans le titre et dans la description. Grâce à ces éléments, notre équipe et les internautes seront en mesure de bien comprendre l’objectif principal de leur vidéo. Veuillez noter que les informations supplémentaires sur le contexte ne justifient pas pour autant que des contenus violents ou sanglants soient publiés pour choquer, susciter un intérêt malsain ou porter atteinte au respect des individus. Ce type de contenus est interdit sur YouTube. Pour en savoir plus, cliquez ici.

Si vous pensez que la restriction appliquée à votre vidéo est injustifiée, vous pouvez faire appel de cette décision en vous connectant à votre compte et en accédant à votre section "Vidéos mises en ligne" à l’adresse http://www.youtube.com/my_videos, où vous trouverez un lien "Faire appel" situé à côté de la vidéo en question. Remarque : vous ne pouvez faire appel d’une vidéo qu’une seule fois.

Pour en savoir plus sur le règlement de la communauté YouTube, veuillez accéder au Centre d’aide.

L’équipe YouTube »

Nous savions déjà que YouTube, propriété du groupe Google, collaborait activement avec tout ce que le monde compte de dictatures. Cette censure est une preuve de plus que nos libertés démocratiques élémentaires ne sont pas respectées dans ce pays, et ce, de moins en moins. Résumons : ce qu’est en train de reconnaître YouTube, c’est que quand on a 16 ans, on peut se faire exploiter au travail et se faire tabasser par la police, mais on n’a pas le droit de voir les images où on se fait frapper par cette même police.

La réalité, c’est que ce qui ne plaît pas à YouTube, ni au gouvernement et à sa police, c’est que la vidéo en question ait provoqué des dizaines de milliers de réactions de personnes scandalisées par la violence policière. Ce qui conduit « la communauté Youtube » à censurer, c’est qu’après que la vidéo du tabassage du lycéen de Bergson a fait un carton sur les réseaux sociaux, les travailleurs et les jeunes ont été deux fois plus nombreux à descendre dans la rue le 31 mars. Parce que cette répression policière est la goutte de trop. Cette violence gratuite à l’égard de jeunes qui se mobilisent pacifiquement contre la précarité que leur promet la loi El Khomri, personne ne peut la comprendre ni la tolérer, comme en témoignent les milliers de commentaires qui accompagnent la vidéo. La répression policière est l’arme qu’utilise le gouvernement pour tenter de bâillonner le mouvement contre la loi travail et contre sa politique désastreuse pour les conditions d’existence des travailleurs et de la jeunesse. Plus que jamais, il s’avère nécessaire de maintenir la pression, par la grève et la mobilisation, dans la rue, sur les lieux d’études et de travail, jusqu’à faire plier le gouvernement.