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Offensive austéritaire

Jusqu’à 7 jours de carence ? Le gouvernement prépare une nouvelle offensive contre les arrêts maladie

Le gouvernement envisagerait de rallonger les délais de carence en cas d’arrêt de travail. Une énième offensive contre les travailleurs sur fond de retour de l’austérité.

Arsène Justo

1er avril

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Jusqu'à 7 jours de carence ? Le gouvernement prépare une nouvelle offensive contre les arrêts maladie

La Tribune a révélé ce dimanche que le gouvernement serait en train de plancher sur « une grande initiative » contre les accidents du travail, qui prendrait la forme d’une réunion « réunissant l’ensemble des partenaires, des partenaires sociaux, les élus, les parlementaires » et qui devrait avoir lieu le 20 avril.

Un projet dont la perspective est on ne peut plus claire, au vu du triste palmarès de Macron en la matière. D’autant plus que La Tribune a dévoilé dans le même article un nouveau plan austéritaire du gouvernement, qui viserait à « réduire les dépenses liées aux indemnités journalières, qui représentent 16 milliards d’euros ». Le gouvernement chercherait pour ce faire à « baisser la prise en charge des arrêts de travail », et plus spécifiquement à s’attaquer aux jours de carence des arrêts maladie.

Pour rappel, les travailleurs contraints de poser un arrêt maladie sont pour l’instant rémunérés par l’Etat pendant la durée de leur arrêt, un revenu de compensation duquel sont retranchées plusieurs journées de revenu, qu’on appelle le délai de « carence ». Pour un salarié du privé, la carence est de trois jours et peut parfois être compensée par l’employeur, dans le secteur public - où elle a été mise en place par le gouvernement Macron en 2017 - elle est d’une journée et ne peut pas être compensée.

L’Etat travaillerait actuellement à un plan visant à allonger cette durée, afin que les travailleurs ne puissent toucher leur salaire qu’au bout du « 5e, [...] 6e, voire [...] 8e jour ». Une contre-réforme qui permettrait à l’Etat d’économiser « jusqu’à 1 milliard d’euros par an » sur le dos des travailleurs et de leur santé.

La Tribune rapporte par ailleurs un autre projet également étudié par le gouvernement, qui consisterait en « la mise en place de jours de carence dit “d’ordre public”, c’est-à-dire sanctuarisés, que personne n’aurait le droit de venir compenser », un projet poussé par le patronat, qui lui permettrait de se tailler une part dans les 1 milliards d’euros que le plan initial vise à prendre aux travailleurs.

Une attaque aux conséquences d’ores et déjà prévisibles : les salariés oseront encore moins arrêter de travailler même en cas de maladie, de peur de perdre plusieurs jours, voire toute une semaine de salaire. Ils se mettront en danger et mettront en danger leurs collègues en cas de maladie contagieuse. Une réalité évidemment tue par le gouvernement, qui base toute sa réforme sur une propagande anti-travailleurs diffusée main dans la main avec le patronat, à l’instar du président de la CPME Eric Chevée, qui parlait sur franceinfo d’ « un certain nombre d’arrêts de travail de confort » afin de justifier l’offensive.

Cette attaque s’inscrit en outre dans une offensive austéritaire généralisée contre les travailleurs. C’est dans ce sens que les « pistes » se multiplient ces dernières semaines dans la presse, évoquant notamment un déremboursement des affections de longue durée, ainsi que la suppression de l’AME, ou encore la désindexation du SMIC de l’inflation et la réduction de la durée des indémnisations pour les chômeurs.

L’offensive spécifique du gouvernement contre la santé est par ailleurs déjà bien entamée. Santé Publique France a par exemple coupé depuis février les fonds au suivi des cancers liés à l’amiante, tandis que la loi de financement de la Sécurité sociale 2024 promulguée par le gouvernement et proposée dès septembre prévoyait déjà 3.5 milliards de coupes budgétaires dans le domaine de la santé et un durcissement de la chasse aux « faux arrêts maladie ».

Alors que le budget de l’armée est en hausse constante depuis plusieurs mois, sur fond de discours militaristes, le gouvernement multiplie les offensives austéritaires, qui visent à accroître ses économies sur la santé, sur l’éducation et sur les salaires des travailleurs. Une offensive contre laquelle il y a urgemment besoin d’un plan de bataille.


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