Une grève longue et difficile…

Les grévistes réclament simplement que le droit du travail, constamment bafoué, soit respecté au sein de l’entreprise. Tous les jours depuis le début de leur lutte, les travailleurs de Paris Habitat sont présents sur le piquet de grève qu’ils ont improvisé au pied des bâtiments qu’ils nettoient quotidiennement. Même avec le froid de l’hiver, ceux-ci continuent à venir, 7 jours sur 7, et ont installé un chauffage au charbon sous leur tonnelle. Il faut dire qu’avec ce qu’ils ont déjà vécu durant leur grève, ce n’est pas les 10°C de ce mois de janvier qui vont les arrêter. Car, depuis le début de la grève, les patrons de leur entreprise n’ont reculé devant aucune méthode pour réprimer leur mouvement.

Au début de la grève, les patrons appelaient constamment la police pour dénoncer les grévistes sur la base de fausses accusations : ils ont même déposé une plainte qui a été rejetée face à l’absence de faits. Le 10 novembre, la direction a saisi l’inspection du travail pour tenter de licencier des grévistes, elle a également été déboutée. Et pendant tout ce temps, les patrons ont refusé de négocier avec les salariés. Ils ont également fait venir illégalement des travailleurs de l’extérieur pour remplacer les grévistes. Enfin, selon Diop Assane, représentant du personnel, le syndicat Sud-Nettoyage a lâché les grévistes en pleine lutte courant décembre. {{}}

Mais qui n’entame pas la détermination des travailleurs...

Mais pourtant, les travailleurs ont tenu bon et leur longue grève commence à créer des remous à la mairie de Paris, qui sous-traite l’activité de nettoyage de ses logements sociaux à OMS Synergie. Ian Brossat, feignant de découvrir le problème, a annoncé que le contrat serait rompu en juin si la société ne réglait pas le conflit. Mais les grévistes veulent aller plus loin : ils revendiquent désormais d’être employé directement par la mairie de Paris. {{}}

...qui cherchent désormais à l’élargir !

Sous leur tonnelle, on croise souvent des habitants des logements sociaux environnants, car les usagers souffrent aussi de la mauvaise hygiène due aux mauvaises conditions de travail, et les grévistes ont logiquement très tôt cherché à gagner leur soutien. Face à l’enlisement du conflit, les travailleurs cherchent désormais la convergence avec d’autres travailleurs du ménage. Ils ont d’ores et déjà gagné le soutien de la CGT des hôtels de prestige et économiques (HPE), un secteur de travail très combatif où plusieurs luttes victorieuses ont eu lieu cette année.{{}}

Pour renforcer leur lutte, les grévistes cherchent à rentrer en contact avec d’autres travailleurs d’OMS Nettoyage pour leur expliquer leurs droits et les mettre en mouvement. Et cela fonctionne ! Le 17 décembre, les grévistes ont bloqué l’hôtel Marriott avec les travailleurs de l’établissement, embauchés eux aussi par OMS Nettoyage. L’établissement de luxe, Marriott, dont les clients ne voient pas d’un bon œil les mouvements de grève, ont rompu le contrat avec OMS.