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Massacre colonial

24 heures pour évacuer Gaza : Israël prépare un nouveau massacre de civils

Ce vendredi matin, l’armée israélienne a adressé un ultimatum à la population civile de Gaza. Plus d’un million de personnes ont 24 heures pour quitter la ville, avant une intensification des bombardements et une potentielle invasion terrestre.

Joël Malo

13 octobre 2023

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24 heures pour évacuer Gaza : Israël prépare un nouveau massacre de civils

Crédits photo : Anadolu Agency

Au milieu du déluge de bombes qui s’abat sur Gaza depuis samedi soir, l’Etat d’Israël a adressé un ultimatum aux Gazaouis ce vendredi matin : la population de Gaza dispose de 24 heures pour se diriger vers la moitié sud de la Bande de Gaza, dans un secteur au Sud du Wadi Gaza. Cet ultimatum relayé en arabe pas les médias israéliens et par des tracts largués au-dessus de Gaza City impose un déplacement forcé à plus d’un million de personnes, au milieu d’une zone dévastée par les bombardements, parmi des immeubles effondrés qui cachent des corps mutilés ainsi que des ogives qui n’ont pas explosé et menacent de le faire à tout moment.

L’ONU a condamné cette évacuation forcée de la ville la jugeant infaisable, tandis que Médecins sans Frontières alerte sur l’aggravation attendue de la catastrophe humanitaire. Les Etats membres de la Ligue Arabe ont condamné un « crime ». Le Hamas, de son côté, a appelé les habitants de Gaza à rester chez eux et d’ignorer l’ultimatum.

Bombardements, déplacements forcés : le vrai visage de la « seule démocratie du Moyen-Orient »

Il est évidemment techniquement impossible que plus d’un million de personnes évacuent la ville dans ces conditions. Cette semaine plus de 400.000 Gazaouis ont déjà fui leur lieu de résidence pour tenter désespérément de sauver leur vie et celle de leur famille, dans la prison à ciel ouvert qu’est la Bande de Gaza. Il ne s’agit que d’une nouvelle manœuvre de l’Etat d’Israël pour légitimer le massacre en cours à Gaza.

Alors que l’humanisme des bombardements d’Israël est vanté par les médias occidentaux, Netanyahu a intimé l’ordre aux deux millions de personnes parqués dans la Bande de Gaza depuis 2007 à cause du blocus, de partir pour éviter les bombardements. De même, les communicants de l’armée se vantent depuis l’opération « plomb durci » de 2009, de prévenir les civils avant de détruire leur tour d’immeuble. Par SMS, ou bien avec un obus de moindre capacité sur le toit, une technique appelée « roof-knocking » (toquer au toit). Une pratique que l’armée israélienne elle-même juge désormais superflue...

Car les objectifs de l’extrême droite israélienne sont clairs, relayés dans des prises de parole publique ou des rassemblements de colons : il faut « aplatir » Gaza, la rayer de la carte, avec ses habitants, celles et ceux que le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a promis de traiter comme des « animaux humains ».

Vers une intervention terrestre dans la bande de Gaza ?

L’ultimatum imposant l’évacuation de la ville est une promesse de passer à la vitesse supérieure, dans la perspective d’une intervention ou d’incursions terrestres qui semble imminente. Netanyahu ayant réussi à former son cabinet de guerre et d’unité nationale, il dispose du soutien politique nécessaire pour envisager une telle opération. Des troupes israéliennes se massent par dizaines de milliers autour de la bande de Gaza, alors que Tsahal a rappelé 300.000 réservistes ces derniers jours.

Depuis le week-end dernier, Israël s’est lancé dans une démonstration de brutalité coloniale inouïe en déversant un tapis de bombes sur Gaza. Plus de 6000 bombes ont été lâchées en une semaine sur cette ville de 45km², avec la plus grande densité de population au monde. A titre de comparaison, comme le rapporte la BBC, l’OTAN affirme avoir largué environ 7500 bombes durant toute la guerre en Libye (qui avait duré 9 mois).

Un siège imperméable est imposé : il n’y a plus ni eau, ni gaz, ni essence, ni électricité. Quand ils ne sont pas directement visés dans les bombardements, les hôpitaux sont au bord de la rupture, face à un afflux permanent de blessés. A l’heure où nous écrivons ces lignes, plus de 1800 Gazaouis, dont au moins 500 enfants auraient déjà été tués dans les bombardements, et autour de 7.000 personnes blessées. Des dizaines de milliers de logements ont été endommagés, des dizaines d’écoles et de bâtiments civils détruits.

Le concert des nations impérialistes assure la puissance coloniale israélienne de son soutien. En France, en Allemagne les initiatives de solidarité avec les Palestiniens sous les bombes ou faisant face à la violence des colons en Cisjordanie sont interdites. Dans les médias occidentaux, les voix qui dénoncent le colonialisme sont accusées d’apologie du terrorisme. Silence, on assassine !


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